ZNIEFF 430002270
COTE DE CHAMPVERMOL

(n° régional : 31000003)

Commentaires généraux

COMMENTAIRE GENERAL

À l’extrémité sud du Pays de Belfort et Montbéliard, petite région naturelle qui fait le lien entre Avant-Monts et Premiers Plateaux, le Doubs s’écoule dans une vallée assez large, orientée presque nord-sud. Sur les communes de Bourguignon, Mathay et Mandeure, il entaille les plateaux et favorise ainsi l’affleurement des matériaux géologiques du Jurassique supérieur, montrant une alternance de calcaires durs, de marnes et de marno-calcaires. Le fond de la vallée est tapissé d’alluvions calcaires déposées par le cours d’eau. Sur le site de la Côte de Champvermol, à une altitude variant de 330 à 500 m, cette diversité du substratum est à l’origine d’un éventail de conditions écologiques particulières, induisant un relief et des types de sols variés, qui sont traduits par la diversité des communautés végétales.

Les sols calcaires très superficiels de la corniche accueillent une pelouse sèche où l’on observe l’aster amelle, protégé en France, la coronille couronnée et l’œillet de Grenoble (protection régionale), et un fin liséré de chênaie pubescente. À ces deux groupements, souvent ponctués de fourrés thermophiles, succède une hêtraie-chênaie thermocalcicole. En dessous de la corniche, la falaise alimente un éboulis plus ou moins stabilisé, colonisé par des groupements forestiers, mais surtout par une petite communauté à ibéride intermédiaire, espèce protégée en Franche-Comté. Sur la pente, à la faveur des assises marneuses imperméables, les suintements permettent le développement d’un bas-marais à molinie, dans lequel on peut observer, entre autres, les laîches fauve et de Davall et l'épipactis des marais, orchidée inféodée à ces milieux calcaricoles humides.

Le fond de la vallée, assez large, permet à la rivière de s’écouler plus lentement que dans sa partie amont. Ses méandres sont parfois occupés par des grèves alluviales relativement bien drainées, favorables à la chênaie-charmaie fraîche à frêne élevé, relayée, dans les stations les plus humides, par une aulnaie-frênaie à aulne blanc, groupement d’intérêt patrimonial fort, mais n’existant plus aujourd’hui qu’à l'état relictuel. Auparavant, ces alluvions sableuses étaient le siège d’un milieu très particulier et rare dans la région, une pelouse sèche alluviale, qui disparaît suite à l’envahissement progressif par des arbustes.

La faune, sur le site de la Côte de Champvermol, n’est pas en reste. La présence du faucon pèlerin, rare et protégé en France, ajoute à son intérêt patrimonial. Les éboulis calcaires accueillent plusieurs espèces de reptiles dont la couleuvre à collier et la coronelle, toutes deux protégées en France. Enfin, plusieurs papillons de jour ont été repérés, et parmi eux 3 espèces inscrites sur la liste rouge des espèces menacées : azuré des cytises, petit sylvandre et thécla du prunellier.

A noter que des travaux de renaturation d'une parcelle ont été réalisés afin de créer un réseau de mares. Des travaux sur le barrage ont nécessité l'abaissement du niveau d'eau entrainant l'assèchement du secteur en amont du barrage.

STATUT DE PROTECTION

Intégré au réseau Natura 2000, ce site héberge plusieurs espèces protégées, soit au plan national, soit au plan régional. La présence de ces espèces implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêtés ministériels des 20.01.82, 22.06.92, 19.11.07 et 29.10.09).

OBJECTIFS DE PRESERVATION

L’intérêt patrimonial de la Côte de Champvermol est des plus marquants dans cette partie de la vallée du Doubs, même si les activités humaines ont empiété sur des milieux naturels fragiles comme la pelouse alluviale. Des mesures passant par l’arrêt de la mise en culture et des traitements agricoles au fond de la vallée permettraient de redynamiser les pelouses alluviales. Leur pérennité ainsi que celle du bas-marais sera assurée si un entretien régulier et modéré est réalisé (débroussaillage) en même temps que l’interdiction de tout drainage ou extraction de matériaux.

La gestion forestière respectera les peuplements en place, tout en évitant les interventions trop lourdes sur les milieux de pentes, soumis naturellement à l’érosion. Le choix des essences à installer après exploitation des plantations résineuses ou des peupleraies sera conforme à la diversité des espèces locales.

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible