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Commentaire général
Le cirque de Consolation est une reculée qui abrite les sources du Dessoubre et du Lançot. S’étendant sur plus de 350 hectares, entre 490 et 870 m d’altitude, ce site est exceptionnel à plus d’un titre. La diversité de son patrimoine naturel, mais aussi l’intérêt de son patrimoine culturel et industriel, en font un lieu à l’attrait touristique indéniable. Une des principales caractéristiques du site est une opposition presque perpétuelle, soit entre hygrométrie et sécheresse - confinement des fonds de vallons et des bas de versants et exposition ensoleillée des bords de corniches - soit entre chemins balisés et places aménagées pour les touristes et secteurs quasiment vierges de toute influence anthropique.
Le relief y est particulièrement accidenté : grandes parois rocheuses coupant les versants, bas de pentes plus « doux ». Cet aspect du relief trouve son origine dans la diversité des formations géologiques : calcaires durs alternant avec les marnes et calcaires marneux du Jurassique supérieur, éboulis masquant ces formations, alluvions récentes dans le fond de la vallée.
Cette variété se retrouve dans le milieu naturel. De nombreuses sources naissent à la faveur des zones de contact entre calcaires et marnes, à l’origine çà et là de petites tufières. Une végétation flottante à base de renoncule aquatique est visible sur les cours d’eau tandis que mégaphorbiaies, cariçaies et roselières recouvrent les sols engorgés.
Les parois abritent une végétation inféodée à ces situations très contraignantes : communauté à potentille à tige courte en exposition favorable, groupement à cystoptéride fragile en exposition ombragée et fraîche. Les corniches, en haut des parois, accueillent des pelouses xérophiles. Sur les sols plus profonds se développent des pelouses mésophiles, colonisées peu à peu par des fourrés à coronille arbrisseau et buis. Ces milieux sont d’ailleurs de plus en plus rares dans le site. Prairies de fauche et pâturages se disputent le fond de la vallée.
De nombreux milieux forestiers se sont établis sur les versants : forêts thermophiles en adret (tillaie à érables, hêtraie à laîche blanche et à seslérie), forêts fraîches en ubac (érablaie à scolopendre, hêtraie à tilleul). Si la hêtraie à aspérule odorante s’est installée dans les bas de pentes ou à la faveur de zones plus planes, lorsque l’on s’élève un peu en altitude, elle laisse la place à la hêtraie-sapinière à orge d’Europe ou à dentaire. Les cours d’eau sont soulignés de frênaie-érablaie ripicole ou de petites saulaies arbustives.
La faune n’est pas en reste. Les grandes parois sont favorables aux oiseaux rupestres (faucon pèlerin, hirondelle des rochers, grand corbeau, grand duc). Le milan royal est un hôte privilégié de ce site de même, que, dans le fond de la vallée, le cincle plongeur et le martin-pêcheur. Les cavités qui mitent les calcaires accueillent de nombreux chiroptères.
Statut de protection
Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site dans son ensemble, si l’on excepte l’arrêté préfectoral de protection de biotope (14.01.2010) pour les oiseaux rupestres et le grand duc. Cependant, la présence d’espèces végétales protégées au niveau national ou régional et d’espèces animales protégées en France implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêtés ministériels du 20.01.1982, 22.06.1992, 23.04.2007 et 29.10.2009).
Objectifs de préservation
Le piétinement dû à la fréquentation du public, que ce soit dans le cirque lui-même ou sur les nombreux belvédères, et la fermeture progressive des pelouses sont les principales menaces sur ce site.
Afin de conserver les pelouses et de restaurer l’ensemble du site, il paraît judicieux de contenir l’enfrichement par des actions manuelles ou la mise en place de troupeaux adaptés. Enfin, on veillera à contenir le public dans des limites qui permettront de respecter ce site et les milieux naturels qui le composent.
