ZNIEFF 430002276
FORETS DU NOIRMONT ET DU RISOL

(n° régional : 40098002)

Commentaires généraux

COMMENTAIRE GENERAL

Intégré au Parc Naturel Régional du Haut-Jura, le vaste massif du Risol et du Noirmont s’étend sur une surface de plus de 10000 ha, sur les flancs de l’anticlinal du Mont d’Or. Tandis que la ligne de crête fait office de frontière avec la Suisse, vers l’est, des pentes plus douces s’étirent jusque dans le Val de Mouthe dans lequel s’écoule le Doubs, côté ouest. Ce dernier prend d’ailleurs sa source non loin de là, puis s’écoule tranquillement sur un lit de matériaux glaciaires qui en tapissent le fond. Pour le reste, l’essentiel du substrat est constitué essentiellement des calcaires durs du Jurassique supérieur.

 

L’histoire et les activités humaines ont façonné le paysage au cours du temps. Originellement, la forêt couvre l’essentiel du secteur. Puis les défrichements débutent au cours des Xème et XIème siècles, d’abord dans la vallée vouée à partir de cette époque à l’agriculture et l’urbanisation. Au fur et à mesure de l’augmentation de la population, les défrichements gagnent peu à peu les versants et leurs sommets. Au XIXème siècle, les forêts ne couvrent plus que les parties les plus escarpées du site. Durant les dernières décennies, avec l’apparition d’une économie marchande, l’agriculture de production s’est limitée davantage à la vallée et aux secteurs les plus favorables tandis que les versants se sont à nouveau boisés. Le sommet conserve cependant quelques alpages en pré-bois, système typique de cette contrée.

 

Le relief, le climat et l’histoire des hommes sont à l’origine d’un bel éventail de communautés végétales. La hêtraie-sapinière occupe les zones boisées entre 800 et 900 m d’altitude, dans les parties les moins accidentées. Sur sols très caillouteux, en ubac, se développe la hêtraie à adénostyle, puis, sur versants très marqués et éboulis fins, la hêtraie à dentaire. La pessière à doradille s’établit sur les champs de laizines, tandis qu’aux altitudes supérieures, là où la minéralisation de la matière organique est bloquée par le froid, s’installe la hêtraie-érablaie.

La forêt du Risol et du Noirmont est émaillée de clairières plus ou moins vastes, colonisées actuellement par divers groupements herbacés. Les systèmes de pré-bois forment une belle mosaïque entre bosquets de hêtres et de noisetiers, épicéas isolés et pâtures (prairies mésophiles ou pelouse à brome et gentiane printanière). Les dépressions plus humides sont le siège de belles mégaphorbiaies ou de tourbières actives, plus ou moins colonisées par le pin à crochets. Les corniches calcaires hébergent des communautés végétales très typées, comptant parfois, en adret, des espèces xérophiles. Les sols les plus superficiels de la partie sommitale accueillent des pelouses d’altitude à seslérie, utilisées comme pâturage en été.

 

Cette belle mosaïque d’habitats héberge une flore et une faune tout à fait exceptionnelles, parmi lesquelles un certain nombre d’espèces protégées au niveau national ou régional et notamment deux espèces emblématiques, le grand tétras et la gélinotte des bois. Le lynx, de nombreux papillons - et parmi eux l’apollon -, des batraciens et des reptiles, et surtout de très nombreux oiseaux sont des hôtes habituels de ce massif.

 

STATUT DE PROTECTION

Le Risol et le Noirmont sont intégrés dans un site Natura 2000 depuis 2005. En outre la présence de plusieurs espèces citées dans les arrêtés ministériels du 22.06.92, du 9.07.99, du 23.04.07, du 19.11.07 et du 29.10.09 assure la protection de cette zone puisque tout acte de destruction à l’encontre de ces espèces et de leur milieu de vie est interdit.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Ce site doit être préservé de tout aménagement visant à nuire à l’intégrité des milieux et des espèces qu’il héberge. Quelques mesures de gestion sont donc souhaitables. La maîtrise de la fréquentation touristique, aussi bien estivale qu’hivernale, permettra d’assurer la quiétude du grand tétras et des espèces qui lui sont ordinairement associées. La gestion forestière sera menée en respectant le peuplement en place ainsi que sa structure. Le maintien des secteurs de pré-bois, si typiques de la montagne jurassienne, passe par l’abandon des plantations résineuses dans ces sites et le maintien d’un pâturage extensif.

Commentaires sur la délimitation
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