ZNIEFF 430002287
ZONES HUMIDES ET PRAIRIES SECHES ENTRE LES GRANGES-NARBOZ ET SAINTE COLOMBE

(n° régional : 46106011)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Au sud de Pontarlier, la vallée du Drugeon occupe une large cuvette qui repose sur des dépôts glaciaires où alternent des couches plus ou moins imperméables. Celles-ci sont à l’origine de la formation de vastes zones humides, notamment des tourbières. Dans son ensemble, ce bassin, où les milieux juxtaposés en mosaïque se complètent (de la tourbière à la pelouse sèche), constitue une unité écologique d’une valeur exceptionnelle, unique dans toute la chaîne jurassienne et en France.

 

Dans la partie septentrionale, le secteur compris entre les Granges-Narboz et Sainte-Colombe se caractérise par la diversité de ses habitats ouverts : du fait de la topographie hétérogène, des zones humides sont étroitement juxtaposées à des formations plus sèches.

 

La tourbière des Emboussoirs, particulièrement remarquable, comprend toute une gamme de milieux tourbeux à différents stades d’évolution : bas-marais-alcalins et acides, tourbières tremblantes, haut-marais actif. Parmi les diverses communautés végétales recensées, certaines sont en voie de disparition en France et d'autres spécifiques au Jura. L’intérêt floristique est exceptionnel : le cortège comprend en effet de nombreuses plantes rares et menacées, strictement inféodées à ces milieux contraignants, dont 12 sont protégées en France ou dans la région ; on peut citer les laîches en touffe ou des bourbiers, les rossolis à feuilles rondes et à feuilles longues, l’andromède à feuilles de polium, la polémoine bleue, ainsi que l’utriculaire du Nord, présente en France uniquement dans le bassin du Drugeon.

 

Les terrains plus secs avoisinants (au Rondet ou à la Montée du Tremble, par exemple) sont occupés par des prairies mésophiles à sainfoin et des pelouses sèches montagnardes à gentiane printanière et brome dressé, ponctuées de buissons de genévriers. Cette juxtaposition de milieux contrastés rehausse l’intérêt écologique de la zone.

 

A ces habitats est associée une faune remarquable. Parmi les insectes, on recense sept espèces de papillons et de libellules protégées. L'ensemble de ces milieux constitue un habitat privilégié pour l'avifaune, en période de nidification ou lors de haltes migratoires.

 

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le site Natura 2000 « Bassin du Drugeon » au titre des Directives « Oiseaux » et « Habitats » et fait l’objet d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope en vue de la protection réglementaire des habitats d’espèces de flore et de faune protégées. En outre, les arrêtés ministériels des 20/01/82, 22/06/92, 23/04/07 et 29/10/09 relatifs aux espèces protégées confèrent indirectement un statut de protection au milieu : il est interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent. Enfin, le bassin du Drugeon dans sa globalité est désigné comme « Zone humide d’importance internationale » au titre de la Convention de Ramsar.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les zones humides (tourbières et prairies humides notamment) sont des réservoirs de biodiversité et jouent également un rôle régulateur important dans la circulation des eaux superficielles et souterraines de la région. Dans le cas du bassin du Drugeon, cet intérêt est rehaussé par la qualité exceptionnelle de cet immense secteur. Toutefois, ces habitats sont particulièrement fragiles et sensibles aux perturbations. Au cours du temps, diverses activités humaines et des tentatives d’aménagement ont porté atteinte à leur nature et à leur fonctionnement. Des opérations de restauration et de sauvegarde ont été initiées à partir de 1993 dans l’ensemble du bassin, avec la mise en œuvre de différents programmes (Life Drugeon, Natura 2000). En effet, la préservation de la fonctionnalité hydrologique et de la qualité des eaux apparaît comme un enjeu majeur pour la conservation des habitats humides et des espèces.

 

Les prairies mésophiles et pelouses sèches, quant à elles, sont plus généralement menacées par l’intensification des pratiques agro-pastorales telles que l'apport d'engrais ou le semis d'espèces à haut rendement fourrager.

Commentaires sur la délimitation
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