ZNIEFF 430002298
TOURBIERE DES HOPITAUX VIEUX

(n° régional : 41000018)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Le village des Hôpitaux-Vieux, à proximité du Mont d'Or, est situé dans la haute chaîne du Jura plissé, non loin de la frontière suisse.

 

A plus de 1 000 mètres d'altitude, l'environnement est constitué de pâturages mésophiles et de forêts de conifères. Les villages avoisinants, situés dans la zone de Métabief-Mont d'Or offrent un attrait touristique d'où une urbanisation croissante. Juste à la sortie nord du village des Hôpitaux-Vieux, les tourbières s'étirent à l'extrémité d'un val dont le fond est imperméabilisé par des dépôts d'origine glaciaire, sur environ 600 mètres de long pour une centaine de mètres de largeur.

 

Les tourbières sont des biotopes spécialisés qui engendrent des écosystèmes particuliers. Leur microclimat a permis le développement d'espèces boréo-arctiques (espèces des régions nordiques de l'Europe). Les tourbières sont d'importants réservoirs hydriques et jouent un rôle régulateur dans la circulation complexe des eaux superficielles et souterraines de la région.

 

Dans le massif du Jura, en altitude, les facteurs climatiques sont propices à l'installation de tourbières (forte pluviométrie, basses températures et absence de périodes sèches de longue durée). A partir de cuvettes remplies d'eau, les tourbières se forment et évoluent lentement depuis environ 12 000 ans : colonisation de l'eau libre (tremblants), puis atterrissement (bas-marais alcalin). L'installation des sphaignes sous forme de coussins induit une acidification du milieu et une transition vers un bas-marais acide. L'évolution peut se poursuivre vers une tourbière bombée (haut-marais acide) et, enfin, par l'assèchement et l'installation des ligneux. Souvent, la tourbière est dite " mixte ", présentant différents stades et des formes de transition.

 

Aux Hôpitaux-Vieux, la zone humide est constituée d'un bas-marais acide entouré de prairies humides. Quelques buissons de saules et des épicéas ponctuent ce milieu ouvert. La zone recèle tout un cortège d'espèces inféodées à ce milieu original et contraignant dont trois espèces de linaigrettes, donnant, lors de la floraison, une allure de champ de coton assez lâche : ce sont les linaigrettes à feuilles larges et à feuilles étroites et la linaigrette engainante, accompagnées par le trèfle d'eau et la violette des marais. Les prairies humides sont caractérisées par la molinie et la succise. Toutefois, la principale richesse botanique du marais est le séneçon à feuilles spatulées, plante rare et protégée au niveau régional.

 

Les formations végétales riches en plantes à fleurs présentent un grand intérêt sur le plan entomologique. Leurs floraisons abondantes et réparties dans l'année sont favorables à l'alimentation de nombreux insectes floricoles, en particulier des papillons de jour.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces végétales protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté du 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Le principal objectif de préservation consiste à conserver un bon fonctionnement hydrique de la tourbière. Ainsi, il convient d'éviter toute opération de drainage ou d'assainissement dans le secteur. Les apports d'engrais, provoquant un enrichissement en éléments nutritifs, sont déconseillés au sein de la zone et dans les prairies mésophiles environnantes. Ce déséquilibre trophique serait préjudiciable à la flore et à la faune très spécialisées des tourbières.

L'influence anthropique se manifeste dans les proches abords du site (piste de ski à roulettes juste en limite de tourbière, route, urbanisation) et devrait être surveillée, éventuellement par une sensibilisation des riverains et du public aux fonctions et à la fragilité particulière des tourbières.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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