ZNIEFF 430002311
TOURBIERE DE VILLENEUVE D'AMONT

(n° régional : 46000009)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Au sud-ouest de Villeneuve d'Amont, le site est localisé sur les seconds plateaux du massif du Jura. Dans un environnement de prairies plus ou moins amendées et fertilisées et de forêts, la tourbière s'est formée sur un sous-sol imperméable marneux et marno-calcaire datant du Jurassique (Callovien et Oxfordien).

Dans le massif du Jura, en altitude, les facteurs climatiques sont propices à l'installation de tourbières. A partir de cuvettes remplies d'eau, les tourbières se forment et évoluent lentement depuis environ 12 000 ans : colonisation de l'eau libre (tremblants), puis atterrissement (bas-marais alcalin). Le développement d'un réseau karstique induit la création d'îlots soustraits à l'influence des eaux carbonatées. Les sphaignes s'installent sous forme de coussins et contribuent à l'acidification du milieu. Une transition s'opère vers un bas-marais acide, puis vers une tourbière bombée (haut-marais acide). Enfin, l'assèchement et l'installation des ligneux (éricacées et parfois pins à crochets) marquent le stade ultime. Souvent, la tourbière est dite " mixte ", présentant différents stades et des formes de transition riches en espèces.

La tourbière de Villeneuve-d'Amont est une tourbière bombée vieillissante. L'eau en excès est évacuée latéralement par l'intermédiaire de deux dolines (pertes) situées au sud et à l'est du haut-marais et formant des dépressions bien visibles dans le paysage. Cet écosystème est ainsi complètement isolé fonctionnellement et la tourbière est comme suspendue au-dessus du substrat calcaire. Son alimentation hydrique est uniquement tributaire des précipitations. Un anneau boisé continu la ceinture sur sa moitié sud-est. L'autre moitié est entièrement plantée en résineux. Le haut-marais est prolongé à l'est et au nord-est par divers habitats en mosaïque : une zone marécageuse, des groupements boisés (aulnaie-frênaie, saulaie arbustive) et des prairies humides eutrophes et oligotrophes.

La colonisation des buttes de sphaignes par la callune témoigne du vieillissement du haut-marais et de son assèchement. Cependant, cette zone abrite toujours une végétation particulièrement intéressante. On y trouve en effet tout un cortège d'espèces adaptées à ce milieu original dont deux espèces protégées sur l'ensemble du territoire français et une en Franche-Comté : l'andromède à feuilles de polium, le rossolis à feuilles rondes et le géranium des marais pour ne citer que les plus remarquables.

Plusieurs espèces d'oiseaux se reproduisent en ces lieux ; la plus remarquable est le milan royal.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces de flore et de faune protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 17/04/81, 20/01/1982 et 22/06/1992).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Afin de permettre la conservation de ce secteur, ou tout au moins de préserver les conditions de son évolution naturelle, le principal objectif de gestion est de conserver un bon fonctionnement hydrique de la tourbière. Il convient donc d'éviter toute opération de drainage ou d'assainissement dans le secteur et de stopper les plantations de résineux.

Les apports d'engrais, provoquant un enrichissement en éléments nutritifs, sont déconseillés au sein la zone et dans les prairies environnantes. Dans le cas contraire, il s'ensuivrait un déséquilibre trophique préjudiciable à la flore et à la faune très spécialisées des tourbières. Les effets du piétinement, occasionné par le pâturage d'été, doivent par ailleurs être surveillés.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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