ZNIEFF 430002356
ETANG DU BEUCHOT

(n° régional : 35000013)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Dans la majorité des cas, les étangs sont des créations humaines à vocation piscicole, dont l'origine remonte au Moyen-Age (entre le XIIème et le XVème siècle). Un étang se définit comme un plan d'eau de faible profondeur, sans gradient thermique, autorisant le développement de la végétation sur toute la hauteur d'eau. L'alimentation est assurée par des eaux de surface. Dans les régions favorables, les étangs en réseau forment un complexe interactif avec les milieux environnants. L'étang du Beuchot est situé à la lisière nord-ouest de la forêt de Luxeuil, sur un ruisseau affluent de la Lanterne. Dans ce secteur, la Lanterne s'écoule sur des alluvions quaternaires en contre-bas de la retombée méridionale des Vosges.

 

Ce vaste étang se caractérise par une relative pauvreté en sels nutritifs (oligo-mésotrophe) favorable à l'installation de plantes remarquables et en régression. La végétation aquatique est dominée par de très belles communautés de nénuphar, dont le nénuphar nain, protégé au niveau régional. L'étang du Beuchot héberge en queue et sur sa rive sud-est des groupements hygrophiles bien développés : vaste roselière à phragmite (roseau commun) et aulnaie-saulaie marécageuse. L'intérêt floristique est marqué par la laîche faux-souchet, protégée en Franche-Comté et Dicranum viride, mousse corticole d'intérêt communautaire qui se développe ici sur l'écorce des aulnes (seul cas connu en Franche-Comté).

 

La végétation hétérogène est le support d'une vie animale foisonnante. Les ripisylves périphériques abritent d'importantes populations de papillons ; parmi les plus remarquables figurent le grand mars et le petit mars changeant. Ce dernier subit à l'heure actuelle un déclin prononcé au niveau national. Rare et farouche, l'aeschne isocèle se distingue dans le riche cortège de libellules (17 espèces). L'avifaune aquatique est particulièrement bien représentée : de nombreuses espèces utilisent le site pour leur nidification (colvert, foulque macroule, grèbes) ou en période internuptiale (sarcelle d'été, harle bièvre, milan noir, hirondelle de rivage). La roselière inondée est le biotope privilégié de plusieurs espèces en régression : le râle d'eau, le blongios nain et la rousserolle turdoïde. Toutefois, ces deux dernières espèces n'ont pas été contactées récemment sur le site bien qu'il n'ait pas subi de dégradations. Le pic cendré fréquente les forêts limitrophes, recherchant des boisements riches en fourmis.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces végétales ou animales protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés des 29/09/09 et 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Outre leur fonction d'habitat quasi-exclusif d'un certain nombre d'espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l'atténuation des pics de crue à l'aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (absorption de grandes quantités par la végétation en été).

Les enjeux patrimoniaux sont liés à la rentabilité économique, qui est généralement élevée. Les atteintes concernent l'intensification de la pisciculture, de l'agriculture de proximité, des activités de loisirs (chasse, pêche, fréquentation) ou à l'inverse l'abandon. La préservation de l'intégrité du milieu et le contrôle du fonctionnement hydrologique sont les garants d'une bonne fonctionnalité écologique et par là même d'une bonne productivité.

Malgré la proximité des habitations, le site a conservé son aspect sauvage. En bon état de conservation, il ne semble pas menacé actuellement. La pérennité des habitats hygrophiles est liée au maintien des pratiques de gestion actuelles : limitation de l'artificialisation des rives, entretien respectueux des ceintures végétales. L'assec périodique après la pêche de l'étang permet la minéralisation de la matière organique et le contrôle de l'extension de la végétation herbacée.

 

Commentaires sur la délimitation
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