ZNIEFF 430002359
MARAIS DE SAULNOT

(n° régional : 31000012)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

A l'extrémité orientale de la dépression sous-vosgienne, une zone de marais s'est constituée à la confluence de plusieurs ruisseaux à l'est de Saulnot dans un environnement de forêts (vaste bois de Granges au nord), de cultures et de prairies. Principalement alimenté par le ruisseau de la Sapoie qui se perd au sud vers la grotte de la Baume, elle est établie sur des alluvions récentes reposant sur des couches imperméables (marnes et dolomies) du Trias. Il compte parmi les rares exemples de grande zone marécageuse de plaine subsistant en Franche-Comté.

Autour des milieux aquatiques (ruisseaux et étangs) se développent essentiellement de vastes roselières, cariçaies (végétation de grandes laîches), mégaphorbiaies (formations de hautes herbes) et prairies hygrophiles. Des formations arbustives marécageuses et des boisements humides évoluent en ceinture.

A la végétation aquatique à cresson de fontaine, typique des ruisselets, succèdent des roselières à baldingère faux-roseau. Des prairies hygrophiles ceinturées par des fossés de drainage occupent une grande partie de la surface du marais. Exploitées de manière extensive, elles sont caractérisées par le fromental. Dans les parties les plus humides, l'évolution naturelle conduit à une cariçaie suite à l'abandon : une formation à laîche raide en touradons peu élevés est particulièrement représentative du secteur du Petit-Marais. Les mégaphorbiaies présentent un faciès intéressant à calamagrostide blanchâtre. Un taillis arbustif marécageux difficilement pénétrable dominé par le saule à oreillettes entoure les prairies. Dans les secteurs les moins inondables se développe une forêt fraîche à frêne et aulne ainsi qu'une belle chênaie pédonculée à l'ouest du Grand Bois.

 

Ces formations humides recèlent des espèces qui leur sont inféodées mais devenues rares suite à la régression de ce type d'habitat. Parmi celles-ci, la renoncule grande douve et deux fougères, le dryoptéris à crêtes et la fougère des marais, toutes protégées. La zone est très attractive pour l'avifaune, lors de la nidification ou de haltes migratoires. De nombreuses espèces nicheuses menacées y sont recensées : rousserolle turdoïde, pic cendré... Six espèces d'amphibiens s'y reproduisent dont la grenouille agile, menacée en Franche-Comté. L'intérêt vis à vis des insectes est notoire avec la présence de deux papillons protégés (cuivré des marais, damier de la succise) et la grande richesse en libellules.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés des 29/09/09, 20/01/82, 22/06/92, 19/11/07 et 23/04/07). Une maîtrise foncière est en cours.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Comme pour l'ensemble des zones humides, les fonctions de ce secteur sont essentielles dans le cycle de l'eau : rétention pendant les périodes pluvieuses, alimentation des nappes souterraines, auto-épuration des eaux de surface.

Afin d'assurer la conservation des habitats, le principal objectif consiste à préserver le fonctionnement hydrique de la zone et d'éviter toute opération pouvant contribuer à l'assèchement du milieu (drainage ou assainissement). Avec la présence de cultures et d'activités industrielles, le ruissellement génère une eutrophisation des eaux et de la végétation du marais. Conséquence de l'abandon de toute récolte dans le marais, la dynamique active de recolonisation par les saules conduit à une fermeture du milieu. Celle-ci, ainsi que l'assèchement qui s'ensuit, est défavorable au maintien des espèces patrimoniales inféodées aux milieux marécageux ouverts.

Enfin, la construction de la ligne ferroviaire à grande vitesse, en limite sud du marais vers la Tallotte, induit des risques de modification de l'hydrologie et des impacts sur les axes de déplacement des amphibiens entre le marais et les habitats terrestres situés au sud de la ligne. Des aménagements compensatoires sont à prévoir.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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