ZNIEFF 430002365
ETANG DE LA NOIE-LE-SEC

(n° régional : 35000038)

Commentaires généraux

Commentaire principal

 

Situé en plein cœur de la Dépression périvosgienne, le « Grand Bois » est un vaste massif forestier de la commune de Citers, parsemé de nombreux étangs. Ces derniers ont pu s’installer à la faveur de caractéristiques environnementales propres à la région comme la nature du sous-sol (marnes du Trias, recouvertes de formations alluvionnaires glaciaires, imperméables) et la topographie (très nombreuses petites dépressions). L’étang de la Noie-le-Sec, situé à proximité d’un vaste carrefour (routes départementales 64 et 171, route forestière de la Grande Tranchée), fait partie de ce vaste réseau d’étangs forestiers du « Grand Bois ».

 

L’étang de la Noie-le-Sec, malgré sa proximité avec les routes, héberge un bel éventail de groupements végétaux et de plantes, n’existant quasiment plus en plaine (300 m d’altitude) et devenant rares en montagne. Le plan d’eau présente des zones peu profondes colonisées par une belle mosaïque de groupements végétaux aquatiques. Les berges sont formées de sols marécageux sur lesquels s’est d’abord installé un bas marais acide, abritant des espèces végétales d’intérêt patrimonial fort comme l’hydrocotyle commun, plante protégée au niveau régional. D’autres espèces non moins intéressantes comme le rossolis à feuilles intermédiaires et le scirpe mucroné, toutes deux protégées au niveau national et considérées comme très menacées, n’ont pas été retrouvées lors des dernières prospections (2002). L’étape suivante dans la dynamique d’évolution de ce type de milieu est l’installation d’une tourbière bombée. Autrefois, elle accueillait le lycopode des lieux inondés, non revu depuis quelques décennies. En arrière des berges, la transition avec la forêt plus mésophile passe par la présence de groupements marécageux de type saulaie arbustive et aulnaie marécageuse.

 

La diversité des milieux liés à cet étang est à l’origine de la présence d’un assez grand nombre d’espèces d’odonates (une quinzaine de taxons), parmi lesquelles une espèce rare et menacée en France : le sympétrum noir, qui bien que répandu en tourbières d'altitude, reste très menacé en plaine. Cette espèce est déterminante ZNIEFF en cortège ou de manière stricte sous 600 mètres. L'étang affiche par ailleurs ds potentialités pour d'autres espèces prioritaires, mais ce dernier reste difficile à prospecter efficacement depuis le bord. Un contact en 2012 a eu lieu avec un individu de leucorrhine à gros thorax (un mâle en vol très probable, mais n'ayant pu être confirmé par un examen attentif) sans preuve d'occupation pérenne du site.

 

De nombreux papillons sont également présents ; on comptait autrefois le grand sylvain, mais qui n’a pas été revu lors des dernières investigations. Il est aujourd’hui considéré comme espèce prioritaire, du fait d’une régression sévère de ses effectifs. La présence et la reproduction du pic mar méritent d’être signalées dans les groupements boisés de bord d’étang.

 

Statut de protection

 

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. Mais la présence d’espèces protégées confère directement un statut de protection au milieu. La législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les hébergent (arrêtés ministériels du 31.08.1995 et du 22.06.1992).

 

Objectifs de préservation

 

Malgré l’activité de pêche de loisirs et une évolution par atterrissement vers des fourrés de saules, à l’heure actuelle, l’état de conservation de l’étang est assez satisfaisant. Afin d’assurer la pérennité des milieux et des espèces qu’ils hébergent, certaines mesures de conservation et/ou de réhabilitation semblent nécessaires. Une végétation variée d’hydrophytes et d’hélophytes, en queue d’étang, préservée par le maintien en eau et le respect de la dynamique de la nappe phréatique, est en effet propice à l’installation des Odonates. L’envahissement naturel des berges par les saules peut être encadré par un débroussaillage peu agressif. À l’échelle du massif, la réhabilitation de biotopes favorables au grand sylvain (lisières à ambiance fraîche par exemple) passe par diverses mesures comme l’ouverture de clairières aux abords des sentiers et des étangs. L’activité de pêche doit également respecter le peuplement piscicole local et éviter, lors de réempoissonnement, l’introduction d’espèces de poissons ayant un impact inévitable sur la faune et la végétation.

 

Commentaires sur la délimitation
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