ZNIEFF 430002755
BOIS ET PELOUSES DE NAVENNE ET PLATEAU DE CITA

(n° régional : 44000012)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le plateau de Cita, qui culmine à 447 mètres, appartient à la région naturelle du plateau de Vesoul. Cette vaste surface tabulaire formée par les assises de calcaires du Bajocien (Jurassique moyen) a pu être localement dégagée par l'érosion, à l'origine de formes spectaculaires et de manifestations karstiques.

Les milieux ouverts s'observent essentiellement sur la partie sommitale et sur les versants sud-est dominant le village de La Demie. Ils sont constitués de pelouses mésophiles à mésoxérophiles, entrecoupées de pierriers et dalles rocheuses, d'ourlets et de fourrés. Des prairies de fauches mésotrophes à eutrophes ainsi que des parcelles cultivées sont également présentes sur le plateau. Les pelouses s'installent dans des conditions écologiques drastiques (sols superficiels à squelettiques, pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau limitées, fort ensoleillement). Le cortège floristique associé est original, riche en espèces remarquables et comprend des éléments d'affinité méditerranéenne. Plusieurs plantes protégées dans la région sont recensées, dont le trèfle strié. Autour de certains buissons, on peut également observer la spectaculaire digitale à grandes fleurs, rare en Haute-Saône.

Les groupements forestiers sont essentiellement représentés par des chênaies-charmaies plus ou moins xérophiles et thermophiles, se différenciant selon l'épaisseur des sols et l'orientation de la pente. Les faciès à lys martagon ou à laîche poilue (ceux-ci formant de véritables gazons), rares en Haute-Saône, sont particulièrement intéressants.

 

La faune associée à ces habitats se révèle particulièrement intéressante. Le site héberge deux papillons protégés : une belle population de damier de la succise, ainsi que l'azuré du serpolet dans les friches situées à hauteur des rochers Vauban (à l'ouest).

Quelques espèces intéressantes d'oiseaux se reproduisent sur le plateau de Cita et plus particulièrement sur le site de la Grande Planche où les densités relevées sont élevées : alouette lulu, torcol fourmilier, engoulevent d'Europe (insectivores des milieux semi-ouverts) ainsi que le pic noir et le pic mar (liés aux vastes espaces forestiers où subsistent de vieux arbres). Le lézard vert, reptile protégé en France, se rencontre également dans ces pelouses.

 

STATUT DE PROTECTION

La zone est incluse dans le site Natura 2000 " Pelouses vésuliennes et vallée de la Colombine ". En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/09/09, 22/06/92, 23/04/07 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Sur cette zone, deux processus constituent des menaces actives et entraînent la disparition des pelouses et des cortèges floristiques et faunistiques associés :

- abandon des pratiques agricoles, notamment du pâturage, conduisant à l'enfrichement. En effet, la dynamique naturelle tend vers une recolonisation de la forêt mésophile ;

- intensification dans les secteurs les plus favorables (sur sols plus profonds) et mise en culture de certaines parcelles de pelouses mésophiles ou de prairies.

Dans les deux cas, la flore et la faune typiques sont remplacées par des espèces plus banales.

De plus, des plantations de pins noirs d'Autriche sont également présentes, ainsi que des recrûs de robiniers. Lors de la mise en place, les habitats peuvent être détruits de façon irréversible, comme cela a été constaté récemment sur la zone, avec l'utilisation de méthodes brutales, totalement inconcevables dans un site Natura 2000 (destruction du substrat rocheux, application de défoliant sur la végétation).

Si la fermeture du milieu, sensible sur le plateau de Cita, a déjà conduit à la disparition d'espèces comme l'alouette lulu et la pie-grièche écorcheur, il faut signaler que les pelouses de la Demie, entretenues par pâturage extensif, restent particulièrement bien typées. La poursuite de cette pratique est donc à encourager.

 

Commentaires sur la délimitation
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