DESCRIPTION
Entre les vallées de la Saône et de l'Ognon, les Monts de Gy constituent la partie méridionale des plateaux centraux de Haute-Saône. Ces formations géologiques calcaires et marno-calcaires sont datées du Jurassique moyen à supérieur. Bien que la forêt de feuillus prédomine, les paysages sont néanmoins très diversifiés, avec une mosaïque de pelouses sèches, friches, pâturages, cultures, vignes et vergers (particulièrement sur le rebord nord-ouest, autour de Gy). Les pelouses sèches, milieux relictuels et en fort déclin à l'échelle du pays, sont bien représentées dans ce secteur où elles forment un réseau sur une superficie totale d'environ 500 hectares. Juste au nord du village de Recologne-lès-Rioz, dans un contexte de prairies pâturées, la pelouse du Grand Mont occupe un versant de coteau assez pentu orienté au sud-est. Les contours, délimités selon l'agencement spatial des habitats, englobent les secteurs ouverts les plus intéressants sur le plan écologique. Du sommet du Grand Mont, la vue dégagée permet de découvrir un large panorama.
Les groupements herbacés sont représentés par des pelouses mésophiles (assez sèches) et des associations rases à discontinues dominées par des orpins, sur les secteurs écorchés où la roche affleure. Les pelouses sont des formations herbacées assez basses qui s'installent à la faveur de sols superficiels, voire squelettiques, à forte perméabilité, donc dépourvus de réserve en eau, dans des sites bénéficiant d'un fort ensoleillement. Ces habitats sont favorables à l'installation de tout un cortège floristique intéressant, incluant une espèce protégée dans la région. Le méso-climat contraignant des pelouses autorise la présence d'espèces d'affinité méditerranéenne, ce qui revêt un grand intérêt biogéographique.
A ces milieux est associée une faune typique (oiseaux, reptiles, insectes). Au vu de l'intérêt et de la typicité du site, des inventaires plus détaillés devraient être réalisés.
L'évolution de ces milieux semi-naturels en l'absence d'intervention conduit à des stades forestiers de type chênaie-charmaie calcicole en passant par des groupements de fruticée (colonisation par des prunelliers et des genévriers communs). Ce processus est plus avancé dans le secteur le plus pentu du coteau, en contrebas. Par contre, la partie sommitale, qui bénéficie d'une exploitation agricole par pâturage, reste typique et bien ouverte, piquetée de buissons de prunelliers et de genévriers. Des haies buissonnantes et des murgers sont disposés perpendiculairement à la pente.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'une plante protégée confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 22/06/92).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Le maintien de ces pelouses passe par la poursuite d'une exploitation agricole extensive (absence de fertilisation, pression de pâturage faible). L'intensification observée par endroits et l'enrichissement du milieu qui s'ensuit entraînent la disparition des espèces typiques de pelouses au profit de groupements des prés pâturés. Ceux-ci se révèlent moins intéressants du fait du remplacement des espèces patrimoniales par une flore plus banale. En complément du pâturage, des travaux légers de débroussaillage peuvent être programmés sur les refus (avec une exportation des produits de coupe) et en respectant la fragilité de ces milieux. Il convient de conserver des pelouses piquetées de buissons (dans une proportion d'environ 25 %). En association avec des zones d'ourlets et de lisières, ces milieux constituent des écosystèmes d'une remarquable diversité.
En outre, ce site participe à un réseau écologique favorable à des échanges entre populations. La conservation d'un tel maillage de pelouses à l'échelle du secteur des Monts de Gy revêt donc une grande importance pour le maintien de la richesse écologique globale.