ZNIEFF 430007727
TOURBIERE DU COULOU

(n° régional : 40000041)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Située sur la commune de Lamoura, au cœur du Parc Naturel Régional du Haut-Jura, la tourbière du Coulou fait partie de la Haute-Chaîne jurassienne, marquée par une altitude supérieure à 1 100 m et des conditions climatiques particulières : pluviosité importante, température moyenne assez basse, hivers longs et froids, gelées importantes et durables.

Le site occupe une petite dépression orientée nord-est/sud-ouest, bordée d’escarpements du Crétacé (calcaires et marnes) et remplie de matériaux arrachés au substrat en place par les glaciers lors de leur retrait au début du Quaternaire. La présence de ces matériaux très tassés, conjuguée à la topographie et aux conditions climatiques de cette région, est favorable à l’installation de milieux naturels particuliers : les tourbières.

 

La tourbière du Coulou constitue un vaste complexe de milieux marécageux comptant un bas marais alcalin, première phase de la formation d’une tourbière, et une tourbière plus évoluée dite « tourbière bombée active », riche en sphaignes dont la plus représentative est la sphaigne de Magellan. Par endroits, elle évolue aujourd’hui en lande de dégradation à callune et molinie. Les « tremblants » qui constituent la végétation cicatricielle des anciennes fosses de détourbage assurent la liaison entre ces deux types de tourbières. Des formations à grandes herbes complètent la mosaïque originale de ce site, en réalisant la transition entre milieux tourbeux et prairies humides à molinie. Les coteaux qui encadrent la tourbière de la Peneya accueillent d’autres habitats d’intérêt patrimonial que sont les pelouses mésophiles.

 

D’un point de vue floristique, l’intérêt est indéniable puisque cette tourbière abrite trois espèces végétales protégées : l’œillet superbe (protection nationale), observé dans les hautes herbes, le rossolis à feuilles rondes et la grassette, situées dans le bas marais et bénéficiant de protection en Franche-Comté.

L’intérêt faunistique n’est pas en reste puisque deux papillons diurnes, le fadet des tourbières et le nacré de la canneberge, menacés et protégés au niveau national, ont trouvé, sur ce site, les conditions écologiques favorables à leur développement.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Ce secteur ne bénéficie d’aucune protection réglementaire. En revanche, la présence d’espèces protégées, végétales et animales, confère indirectement un statut de protection au milieu. La législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et au milieu qui les héberge (arrêtés ministériels du 20.01.1982 et du 22.06.1992 pour les plantes, du 23.04.2007 pour les insectes).

 

ETAT DE CONSERVATION GENERAL DU SITE

L'intérêt de la zone réside moins en tant que tourbière que comme une juxtaposition de milieux originaux. la partie tourbeuse du site est en réalité une formation fragmentaire où les buttes acides ombrotrophes sont dispersées en îlots au sein de bas-marais et haut-marais, formant ainsi une mosaïque végétale. En effet, une très faible part du site est associée à des secteurs dynamiques de la tourbière, correspondant à des phases cicatricielles succédant à des exploitations manuelles plus ou moins anciennes. Le Rossolis à feuilles rondes, espèce végétale fragile déterminante ZNIEFF est complètement dépendante de ces structures. Ces rares secteurs de tourbières à sphaignes sont en cours d'assèchement, avec des coussins de sphaignes morts ou sénescents et plus ou moins envahis par la molinie et la callune. En autres, on assiste sur le site à un envahissement progressif par la molinie à des endroits caractérisés par une minéralisation superficielle importante, ce qui porte préjudice à la population isolée d’œillets superbes qui se trouve justement dans une prairie à molinie.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Les zones humides dans leur ensemble et la tourbière du Coulou en particulier ont des fonctions importantes dans le cycle de l’eau qu’il convient de pérenniser. Même si les activités humaines ont parfois été perturbantes pour ces milieux, il convient aujourd’hui de les préserver, voire de les restaurer.

 

Le maintien d’une telle mosaïque de fort intérêt patrimonial passe tout d’abord par une modification des pratiques sur le site : fauche tardive régulière, pâturage extensif dans les secteurs sans risque pour le bétail ou débroussaillage manuel léger, mesures qui ont pour objet de limiter l’extension des ligneux. Le maintien d’une structure équilibrée entre milieux ouverts et milieux fermés permet d’assurer un biotope favorable au fadet des tourbières et au nacré de la canneberge, ces espèces trouvant ici des conditions favorables et notamment une abondante source de nourriture. Il convient également de maintenir l’humidité et l’équilibre physico-chimique des eaux qui alimentent la tourbière en évitant toute opération de drainage, de creusement de mares ou d’étangs et les apports d’effluents. Enfin, toute conversion du site en plantation forestière est à éviter.

Commentaires sur la délimitation
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