ZNIEFF 430007742
COURS INFERIEUR DE L'ANGILLON JUSQU'A LA CONFLUENCE AVEC L'AIN

(n° regional: 46000032)

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DESCRIPTION

 

L'Angillon s'écoule sur le plateau de Champagnole avant de se jeter dans l'Ain, à l'ouest de cette ville. Un barrage hydro-électrique se dresse à environ un kilomètre de la confluence. La zone englobe le lit du cours d'eau sur les quatre derniers kilomètres, à l'exception du secteur de la retenue du barrage, d'une longueur de 200 mètres. Elle inclut également les prairies humides du coteau Pitrant, en rive gauche.

 

Dans la partie amont de la zone, le cours d'eau, bordé par une mince ripisylve, traverse des prairies fortement amendées. Ensuite, l'environnement devient forestier et le lit de l'Angillon présente une amorce de différenciation transversale de basse vallée, avec des bras multiples, des îlots, des terrasses. En aval de la retenue, on retrouve ce faciès de différenciation, puis la vallée devient plus encaissée et se resserre jusqu'à la confluence.

 

La répartition et l'agencement des habitats sont caractéristiques de la succession dynamique rencontrée dans le lit majeur d'un cours d'eau.

 

En amont, dans le lit mineur, des groupements d'hélophytes sont structurés par les rubaniers et les glycéries aquatiques. Plus en aval, se différencient des bancs d'alluvions végétalisés ou non, selon la granulométrie, des " terrasses embryonnaires " à millet diffus, des " dépressions marginales " à prêle d'hiver et pâturin des marais. Cette dernière espèce passe souvent inaperçue.

 

Des groupements pionniers de saules arbustifs s'installent selon la dynamique d'érosion, en lien avec la végétation herbacée de grève. Ils seront ensuite colonisés par des essences à bois dur, telles que l'aulne glutineux, puis vont évoluer vers la frênaie-érablaie caractéristique bordant les eaux vives sur calcaire. En plusieurs sites assez ponctuels, les superbes ripisylves sont très typiques d'un point de vue phytosociologique, surtout dans la partie aval. Les groupements pionniers sont transitoires par nature et les cours d'eau autorisant leur rajeunissement sont devenus rares : de plus en plus souvent rectifiés, leur espace de liberté transversal se trouve très limité. A ce titre, l'intérêt écologique de la vallée de l'Angillon est remarquable.

 

Au lieu-dit " coteau Pitrant ", des suintements sur des marnes imperméables permettent l'expression de groupements herbacés humides : bas-marais alcalin à laîche de Davall, prairies oligotrophes à molinie, ainsi que des mégaphorbiaies (formations de hautes herbes). Ces milieux abritent notamment l'aconit napel et de très belles populations de géranium des marais, protégé en Franche-Comté. Ils accueillent également deux criquets intéressants, le criquet palustre et le dectique verrucivore, qui se raréfient en plaine depuis quelques années.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces végétales protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté du 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Juste en amont du barrage, le milieu peut être assimilé à un plan d'eau. En aval, le débit est considérablement modifié, notamment en période d'étiage (un débit réservé est obligatoire afin d'assurer la survie de la faune aquatique). En dehors de la zone de retenue, la préservation de la diversité des écosystèmes est tributaire du maintien de la dynamique du cours d'eau afin de conserver l'espace de liberté et d'assurer le renouvellement des systèmes latéraux.

La qualité des eaux est moyenne (1B), l'eutrophisation étant due au déversement dans l'Angillon des effluents des villages situés en amont. La maîtrise de ces rejets est un paramètre important à acquérir.

Pour conserver un bon fonctionnement hydrique du bas-marais, il convient d'éviter toute opération de drainage ou de mise en culture dans le secteur. Un apport d'engrais, provoquant un enrichissement en éléments nutritifs, est déconseillé. Dans le cas contraire, il s'ensuivrait un déséquilibre trophique préjudiciable à la flore de ce milieu oligotrophe. Les pratiques et travaux forestiers devront être respectueux des ripisylves.

 

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