ZNIEFF 430007746
LES MOUILLES ET LA SEIGNE JEANNIN

(n° régional : 46000026)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

D'une manière générale, le relief jurassien est fortement marqué par des phénomènes karstiques ; ces derniers sont à l'origine de formes spécifiques (dolines, gouffres, grottes) et d'une géomorphologie caractérisée par la rareté des écoulements superficiels, ceux-ci laissant place à des réseaux souterrains. Toutefois, entre Fraroz et Arsure-Arsurette, au lieu dit les Mouilles, une zone humide apparaît dans une dépression imperméabilisée par des dépôts d'origine glaciaire. Les eaux de ruissellement collectées par des petits cours d'eau s'infiltrent dans le karst au niveau de dolines. Ce secteur se révèle particulièrement original dans un contexte général de plateaux calcaires secs dont les paysages sont dominés par des pâturages mésophiles et des prairies intensifiées.

 

Plusieurs petites pièces d'eau ont été aménagées en différents endroits et un plan d'eau occupe le centre de la zone. Selon leurs exigences en humidité, divers groupements herbacés se répartissent en mosaïque : prairies humides, mégaphorbiaies (formations humides à hautes herbes), cariçaies (associations de grandes laîches) et roselières. Sur le plan de la fonctionnalité écologique, l'intérêt est particulièrement élevé. Les eaux de l'étang sont moyennement riches en éléments nutritifs. La renoncule à feuilles chevelues y forme de beaux radeaux flottants. En périphérie, un groupement d'hélophytes à oenanthe aquatique est particulièrement bien représenté, ce qui est rare à cette altitude.

 

Le nord-ouest du grand étang est occupé par un marais assez vaste. Parmi les différentes formations, la plus intéressante est un bas-marais alcalin à laîche de Davall et à laîche puce. Ces milieux se distinguent par des sols alcalins pauvres en nutriments et sont soumis à d'importantes variations d'humidité au cours de l'année (battement du toit de la nappe phréatique). La végétation est dominée par la molinie bleue qui se développe en nappe, accompagnée de joncs, de laîches et de tout un cortège de plantes à fleurs. Plusieurs espèces remarquables y sont recensées : les pédiculaires des marais et des bois, la grassette commune et le séneçon à feuilles spatulées. Ces trois dernières sont protégées dans la région. Au centre de ce marais, une partie plus eutrophisée est occupée par une roselière. D'autres secteurs plus mouillés abritent des plantes caractéristiques comme la parnassie des marais et la linaigrette à larges feuilles. Au sud, la Seigne Jeannin présente une organisation similaire.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels du 22/06/92, du 23/04/07, du 19/11/07 et du 29/10/09).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Comme pour l'ensemble des zones humides, les fonctions de ce secteur dans le cycle de l'eau sont importantes : rétention pendant les périodes pluvieuses, alimentation des nappes souterraines, auto-épuration des eaux de surface.

La gestion traditionnelle a contribué à créer une mosaïque d'habitats semi-naturels riches et diversifiés. La préservation durable des prairies humides est liée au maintien des pratiques agricoles extensives. L'enfrichement constitue ainsi une menace active. Toutefois, le pâturage actuel de ce secteur évite sa fermeture.

Afin d'assurer la pérennité de la végétation remarquable de la zone, il convient de maintenir l'humidité du milieu et d'éviter toute opération de drainage, d'assainissement et de fertilisation des sols. En effet, tout enrichissement du milieu conduirait à la disparition des espèces caractéristiques. Le maintien d'une zone tampon autour du marais est ainsi conseillé.

D'autres atteintes sérieuses, auparavant constatées sous la forme de décharges, s'éloignent : un arrêté municipal du 21/07/2014 a été pris pour fermer la décharge. Celles-ci constituent une double menace pour les marais : elles amputent non seulement sa surface, mais occasionnent également une perte de qualité des habitats par eutrophisation.

 

Commentaires sur la délimitation
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