ZNIEFF 430007750
LAC ET BOIS DU VERNOIS

(n° régional : 46000029)

Commentaires généraux

Commentaire général

 

Situé sur le Plateau de Champagnole, entité naturelle des « Pentes intermédiaires jurassiennes », l’ensemble du lac et du bois du Vernois occupe une petite dépression sur la commune du Frasnois, à

740 mètres d’altitude. Le sous-sol du plateau est composé essentiellement de calcaires durs du Jurassique supérieur, alternant parfois avec des couches plus tendres de calcaires marneux et de marnes. Les dernières glaciations ont également laissé leur empreinte en déposant des matériaux peu perméables dans les secteurs déprimés, riches en zones humides. Le cas du lac du Vernois est un peu différent, ce dernier occupant en effet une cuvette surcreusée dans les calcaires marneux imperméables, mais en contact avec le réseau karstique souterrain, ce qui lui confère des caractéristiques de lac « en entonnoir ». Ce site, composé de nombreux éléments tant physiques que biologiques (plan d’eau, prés humides au nord, falaise au sud, forêt vers l’ouest) est d’un intérêt patrimonial fort.

 

Le lac est doté d’une belle ceinture de végétation. Cariçaie composée de gros touradons de laîche élevée, roselières à massette ou à roseau commun, herbiers à scirpe des marais sont autant de communautés végétales colonisant les berges du lac en alternance avec des îlots arbustifs de saule cendré et d’aulne, ce qui rend assez difficile l’accès au plan d’eau. Ce dernier est couvert, en divers endroits, de tapis de nénuphars jaune et blanc, de trèfle d’eau ou encore de potamots. Sous la surface de l’eau, de belles populations de Characées se sont développées. Parmi elles, Chara strigosa fo. jurensis, présente un réel intérêt patrimonial par son endémisme dans le Jura franco-suisse.

En arrière des berges se sont installés des prés humides, devenant plus mésophiles lorsque l’on s’éloigne du plan d’eau. Le site est bordé à l’ouest par des forêts caducifoliées, parfois développées sur des formations de lapiaz, un des témoins de surface des systèmes karstiques. Les dalles rocheuses y accueillent une espèce d’orchidée très rare et fortement menacée : l’orchis de Spitzel. La laîche poilue, dont l’aire de répartition dans le Jura est assez limitée, et le phégoptéris à pinnules confluentes, fougère peu fréquente, figurent également parmi les espèces végétales particulières de ce secteur.

 

La faune n’est pas en reste sur ce site. De nombreuses espèces d’Odonates y ont été observées et parmi elle, l’agrion gracieux, potentiellement menacé en Franche-Comté, et la grande aeschne.

 

Statut de protection

 

Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site. Cependant, la présence de deux espèces végétales protégées, l’une au niveau national, l’autre au niveau régional, implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêtés ministériels du 20.01.82 et du 22.06.92).

 

Objectifs de préservation

 

Ce bel ensemble du lac du Vernois contribue à la richesse de la biodiversité sur cette partie du Plateau de Champagnole. Cet intérêt est encore renforcé par la qualité de la végétation, de la flore et de la faune qui le composent. Mais c’est aussi un milieu fragile et sensible aux perturbations de tous ordres. Il mérite donc que l’on y prenne attention.

Actuellement, le site est pâturé par des bovins dans les prés alentour. Leur accès à l’eau du lac se révèle préjudiciable pour les berges et leur végétation par suite du piétinement. L’activité de pêche est également pratiquée sur le lac. Un ponton y a été aménagé afin d’accéder au plan d’eau.

 

Une des principales mesures à mettre en place afin de maintenir les qualités patrimoniales de ce site est d’éviter au maximum les épandages d’engrais dans les prairies adjacentes. Ces derniers, en modifiant la composition chimique de l’eau du lac, entraîneraient une eutrophisation du plan d’eau, néfaste à l’équilibre actuel. La gestion des forêts alentour qui accueillent l’orchis de Spitzel doit être conduite de manière à conserver cette espèce, notamment grâce à des éclaircies du peuplement en prenant garde, toutefois, à ce que les clairières ainsi constituées ne favorisent pas le développement des espèces dites sociales.

Commentaires sur la délimitation
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