ZNIEFF 430007759
SOUS LES CARRES

(n° régional : 46484011)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Au sein du massif jurassien, la Combe d'Ain constitue une région naturelle particulièrement diversifiée. Deux entités majeures peuvent être distinguées. La première est représentée par la vallée de l'Ain, qui traverse, selon une orientation nord-sud, des paysages au relief calcaire tourmenté. L'autre composante correspond à la région des lacs, dont l'origine glaciaire a permis le développement de grandes plaines marécageuses ponctuées de multiples formes de relief.

 

Dans la partie méridionale, à Barésia-sur-l'Ain, une vaste plaine marécageuse s’étend au lieu-dit Sous les Carrés. La présence de matériaux imperméables en sous-sol a favorisé la rétention d’eau dans ce secteur parcouru par le ruisseau de la Serra et tout un réseau de fossés. Dans cette zone autrefois plus étendue, la partie centrale reste humide sur une surface d’une centaine d’hectares. Les conditions d’hydromorphie sont à l’origine de l’implantation de groupements végétaux typiques : prairies humides paratourbeuses à cirse et molinie sur sols riches en matière organique mal décomposée, formations humides à hautes herbes (ou mégaphorbiaies), bas-marais alcalins à choin ferrugineux, ainsi que des saulaies arborescentes et des fourrés de saules. Ces derniers s'installent en bordure des ruisseaux ou résultent d'une évolution des formations herbacées humides par suite d'un abaissement de la nappe. Les conditions contraignantes entraînent la sélection d’une flore typique comprenant plusieurs espèces devenant rares. Parmi celles-ci figurent le choin ferrugineux (bénéficiant d’une protection nationale), la gentiane pneumonanthe et la grassette commune (toutes deux protégées dans la région).

 

A ces vastes habitats ouverts est associée une faune typique. Nombre d'oiseaux en régression sont régulièrement contactés, dont certains sont nicheurs : bruants des roseaux, jaune et proyer, tarier des prés, busards cendré et Saint-Martin et courlis cendré.

 

De plus, l’intérêt entomologique est remarquable, puisque deux espèces protégées et menacées sont recensées, respectivement parmi les libellules et les papillons diurnes. L’agrion de Mercure est une demoiselle qui caractérise les petits cours d'eau de bonne qualité, bien ensoleillés et végétalisés. L'azuré des mouillères, quant à lui, figure comme une priorité de conservation. En effet, les exigences écologiques de ce papillon sont très strictes (nécessité de la présence conjointe de la gentiane pneumonanthe, plante-hôte des chenilles, et d’une espèce particulière de fourmi), ce qui explique la fragilité de ses stations.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection de l'espace n'a été mise en place en dehors des dispositions de la loi Littoral qui s'appliquent au lac de Vouglans. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82, 22/06/92, 23/04/07 et 29/10/09).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

D’une manière générale, les prairies humides et les bas-marais alcalins font partie des habitats qui ont subi un fort déclin. C’est le cas du marais Sous les Carrés, où la régression des zones humides, constatée dès les années 1980, s’est même poursuivie depuis lors. Dans ce contexte, et compte tenu des enjeux floristiques et entomologiques majeurs, la restauration de ce bel ensemble constitue une priorité.

 

Afin d’assurer la conservation des habitats, le principal objectif consiste à restaurer le fonctionnement hydrologique de la zone en relevant le niveau de la nappe. Il est donc essentiel de stopper toute opération de drainage ou d'assainissement, de neutraliser les drains existants et, si nécessaire, de réguler l’envahissement local par des ligneux par débroussaillage. De plus, il convient de mener des pratiques agricoles extensives sur les prairies humides (fauche tardive, absence de fertilisation) et de prévoir le maintien d'une zone tampon entre les marais et les parcelles plus intensifiées. Enfin, un entretien respectueux du ruisseau serait souhaitable.

Commentaires sur la délimitation
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