DESCRIPTION
La région naturelle de la Petite Montagne est caractérisée par un relief tourmenté correspondant à une succession de crêtes et de dépressions étroites globalement orientées nord-sud. A l’est du secteur, le lac d’Onoz s’inscrit dans une petite combe largement marquée par les dépôts morainiques. Ce substrat glaciaire définit un compartiment imperméable favorisant le développement de zones humides dont l’intérêt est particulièrement marqué : ces milieux sont en effet très localisés en Petite Montagne.
Ce petit lac circulaire, d’un bel attrait paysager, est entouré de prés plus ou moins marécageux entrecoupés de formations végétales étroitement imbriquées. Autour du plan d’eau, des groupements d’hélophytes forment une ceinture plus ou moins continue. On note également un marais à marisque (ou cladiaie), type de végétation peu répandu en Franche-Comté. Les parties orientales sont occupées par des aulnaies et des saulaies. En retrait du lac, des bas-marais alcalins et des prairies à molinie se développent sur des sols paratourbeux à assèchement estival superficiel. L’ensemble des prairies humides est ponctué de taches de saulaies buissonnantes, de mégaphorbiaies à reine des prés et de roselières à phragmite. Au sud, une ancienne zone de tourbière et de bas-marais est maintenant envahie par des roselières et, localement, par des résineux, consécutivement à un drainage très important. Suite à la baisse du niveau de la nappe phréatique, ce secteur a été endommagé de façon irréversible. Quelques formations mésophiles se développent en périphérie (prairies de fauche et pelouses à sainfoin).
Malgré ces atteintes, cet ensemble reste encore très riche sur le plan botanique et recèle plusieurs plantes rares et en régression, caractéristiques des milieux tourbeux : le choin ferrugineux, le rossolis à feuilles rondes (toutes deux protégées en France), ainsi que la fougère des marais, la gentiane pneumonanthe et la grassette commune (protégées dans la région). On note également Bryum neodamense, une mousse figurant sur la liste européenne des espèces menacées, inféodée aux bordures des bas-marais.
L’extension importante de la roselière est favorable à l’accueil d’une avifaune caractéristique. Concernant les insectes, seules cinq espèces de papillons de jour sont répertoriées, ce qui paraît peu élevé au regard des potentialités de cette zone.
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Petite Montagne du Jura ». De plus, elle est soumise aux dispositions de la loi Littoral qui s'appliquent aux communes limitrophes du lac de Vouglans. En outre, la présence de plantes protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82 et 22/06/92).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Cet ensemble était beaucoup plus étendu par le passé, les milieux humides occupant alors une grande partie de la dépression. Dans le contexte généralisé de régression des zones humides, et compte tenu de leur faible représentation en Petite Montagne, la préservation des habitats encore présents apparaît comme un enjeu majeur.
Différentes actions s’imposent :
- en priorité, stopper les drainages de l’ensemble des secteurs humides. La neutralisation des drains est indispensable afin de remonter les niveaux de la nappe phréatique et de restaurer un bon fonctionnement hydrologique de ces habitats ;
- proscrire toute forme de valorisation économique (notamment les plantations, peu productives dans ce contexte) ;
- inciter à une modération de l'emploi de fertilisants et de matières organiques dans les prairies humides jouxtant le marais. L’enrichissement qui en résulte est particulièrement préjudiciable au maintien des espèces patrimoniales ;
- limiter les places à pêcheurs en ceinture du lac car la surfréquentation induit un piétinement exagéré des berges et de la cladiaie ;
- procéder à des opérations de débroussaillage des résineux dans les bas-marais et prairies paratourbeuses. Par la suite, un entretien par fauche tardive annuelle serait approprié, avec une rotation selon un cycle de 5 à 10 ans.
Lac et prairies humides environnantes.
Site bordé à l'est par la route D3, à l'ouest par la forêt de Mienne, au nord et au sud par des prairies de fauche.