ZNIEFF 430007774
LAC DE VIREMONT, MOLARD DE BRON

(n° regional: 43489013)

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DESCRIPTION

 

Au sud du département du Jura, la région naturelle de la Petite Montagne se localise entre la plaine de Bresse et le cours de l’Ain. Ce territoire est ainsi dénommé d’après la fréquence des reliefs tourmentés.

 

Le lac de Viremont et le Molard de Bron se situent au niveau de la faille qui limite, à l'ouest, le faisceau d'Orgelet - Poncin. Cette dépression est largement marquée par les dépôts glaciaires. Ainsi, le lac et les zones humides qui le cernent reposent sur des marnes du Würm, alors que le soubassement calcaire du Jurassique supérieur émerge des dépôts glaciaires au niveau des coteaux du Molard de Bron.

 

Au nord du lac, ceux-ci constituent un beau complexe de pelouses mésophiles et mésoxéroclines. Selon l’épaisseur et la nature du substrat, ces formations se déclinent en pelouses à brome et sainfoin, à danthonie retombante et brachypode penné (sur sol décalcifié), ou encore en prairie à gaillet vrai et trèfle rampant (sur terrain plus profond). Bien qu’un pâturage bovin soit encore pratiqué, on assiste localement à l’apparition d’ourlets à géranium sanguin et à un envahissement par la fruticée, ce qui préfigure une lente évolution vers la forêt.

 

Le lac, de petite taille et de type eutrophe, est colonisé par différents groupements aquatiques et est bordé de ceintures de végétation hygrophile : formations à nénuphars, roselières à phragmites, magnocariçaie (association de grandes laîches), bas-marais à choin noirâtre et marisque, aulnaie et saulaie marécageuses, prairie humide à molinie, mégaphorbiaie (formation humide à hautes herbes) et prairie hygrophile. Des prés mésophiles se situent en périphérie, alors qu’une peupleraie a été plantée sur la rive est.

 

Le lac, les bas-marais et les moliniaies constituent le refuge d’une flore rare, comprenant plusieurs espèces protégées en France ou dans la région : petit nénuphar, héléocharis à cinq fleurs, gentiane pneumonanthe, choin ferrugineux, glaïeul des marais. Pour ce dernier, menacé en France et d'intérêt européen, cette zone constitue la plus importante de ses trois stations comtoises.

 

La diversité floristique et structurale de cet ensemble est très favorable aux insectes. Avec cinq espèces protégées en France, le peuplement de papillons diurnes revêt un intérêt exceptionnel ; il comprend par exemple les azurés des mouillères et de la croisette, le damier de la succise ou encore la bacchante. De plus, le sonneur à ventre jaune, crapaud à caractère pionnier, se reproduit sur ce site.

 

Les drainages très importants menés dans les années 1980, associés à la baisse du niveau du lac à des fins de loisirs (afin de limiter la végétation des berges pour faciliter la pêche) ont conduit à une nette progression des ligneux (saules, pins) dans les prairies humides.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Petite Montagne du Jura ». De plus, elle est soumise aux dispositions de la loi Littoral qui s'appliquent au lac de Vouglans. En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82, 22/06/92 et 6/05/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Compte tenu de la valeur exceptionnelle de cet ensemble, tant pour lui-même qu’à l’échelle de la Petite Montagne, où les zones humides de cette importance sont peu fréquentes, l’adoption d’une protection réglementaire apparaît indispensable.

 

La préservation de cet espace passe par différentes actions visant à conserver la diversité structurale de l’écocomplexe :

- débroussailler des secteurs envahis par les ligneux au Molard de Bron, en complément de la poursuite du pâturage extensif ;

- restaurer l’équilibre hydrologique des zones humides en neutralisant les drains actifs et en rétablissant l’ancien niveau du lac ;

- assurer un entretien des marais et entreprendre un défrichement dans les secteurs les plus boisés ;

- une gestion conservatoire des espèces rares s’impose.

 

En tout état de cause, toute opération de drainage est à proscrire, de même que toute valorisation agricole ou forestière, qui serait peu productive dans ce contexte.

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