ZNIEFF 430007790
COLLINE DE PLANOISE

(n° régional : 31000015)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

A Besançon, l'un des accidents géologiques majeurs du faisceau bisontin est l'axe anticlinal des collines, tronçonné par le méandrage de la rivière. Appartenant à ce relief plissé et érodé, le mont de Planoise se caractérise par les combes marneuses de ses extrémités, dominées par les calcaires fissurés des niveaux supérieurs, et par les éboulis calibrés qui composent plusieurs bas de versant. Surmontée d'un fort, cette vaste colline essentiellement recouverte par la forêt constitue une belle entité paysagère et écologique à l'entrée sud de l'agglomération urbaine.

 

Sur le sommet, les sols caillouteux abritent la pelouse mésoxérophile à phalangère rameuse, localement envahie par une végétation diffuse d'ourlet thermophile à géranium sanguin et par la fruticée mésoxérophile à coronille arbrisseau. Sur les hauts de falaises du versant méridional, cette dernière adopte l'aspect de fourrés à buis exubérants. En contrebas, les anfractuosités des parois verticales sont investies par une maigre flore, adaptée à la rudesse des conditions écologiques régnant dans de tels endroits. Parmi d'autres mousses, Tortella nitida, protégée en Franche-Comté, peut y être observée fixée sur les rochers, tandis que le faucon pèlerin exploite les vires pour sa reproduction. Au pied des falaises, des cônes d'éboulis sont colonisés par une végétation proche de l'association à rumex à écussons. Ce groupement se retrouve également sur les pierriers du versant sud-est, correspondant pour la plupart à d'anciens murgers, aujourd'hui effondrés.

 

Mais la forêt demeure la formation la plus recouvrante sur le mont de Planoise. Le confinement de la face nord profite à des groupements hygrosciaphiles vigoureux, représentés par l'érablaie à scolopendre sur les blocs instables du dessous du belvédère, par la tillaie-charmaie de ravin sur les affleurements rocheux ou par une variante froide de la hêtraie-chênaie à aspérule en contexte moins accidenté. A l'opposé, la sécheresse et l'ambiance chaude de la face sud offrent à la chênaie pubescente une extension tout à fait remarquable. Enfin, les autres versants et le sommet sont occupés par deux autres groupements secs, à savoir la chênaie-charmaie mésoxérophile calcicole et la hêtraie-chênaie à aspérule dans une variante thermoxérocline. Leurs sous-bois accueillent un cortège d'espèces thermophiles peu banales, comme le fragon ou l'iris fétide, à rares, comme la potentille à petites fleurs ou la laîche appauvrie. Notons que l'inaccessibilité de la plupart de ces forêts, en raison de la topographie accidentée ou de l'exubérance du buis, favorise la conservation d'arbres morts pour des communautés animales et végétales étroitement liées à cette ressource, beaucoup plus rare dans les forêts exploitées, et offre des zones de quiétude aux mammifères forestiers.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de trois plantes protégées régionalement par l'arrêté du 22.06.92 et de plusieurs oiseaux protégés par l'arrêté ministériel du 17.04.81 assure indirectement la protection de cette zone puisque sont interdits tous actes de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Hormis le respect de la tranquillité de l'avifaune rupestre en période de nidification, la gestion conservatoire de ce site doit s'attacher à mieux contrôler la fréquentation, afin d'éviter certaines nuisances, telles que les dépôts de détritus, les feux, mais aussi la destruction des pelouses par des sports motorisés et des stationnements désordonnés de véhicules. La préservation de ces milieux passe également par des opérations de défrichement sur certains secteurs, comme les corniches en surplomb d'Avanne. Enfin, il convient de poursuivre une exploitation forestière respectueuse de la valeur patrimoniale des groupements en place. Cela implique la proscription de tout nouvel enrésinement et le choix d'une gestion jardinatoire par bouquets ou pied à pied, voire même d'un abandon de l'exploitation pour les peuplements à faible potentialité.

 

Commentaires sur la délimitation
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