ZNIEFF 430007794
CHATEAU SIMON

(n° régional : 31207008)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

A Baume-les-Dames, le méandrage de la rivière a tronçonné le relief plissé et érodé du faisceau bisontin, donnant lieu à des collines comme le site de Château Simon. Dominé par des ruines et des pelouses, ce petit sommet constitue au cœur de cette agglomération urbaine une belle entité écologique et paysagère, réunissant des milieux et des espèces remarquables.

 

D'une manière générale, les pelouses constituent un type de végétation herbacée très intéressant en Franche-Comté, installée sur des sols assez superficiels à degré nutritionnel peu élevé et aux réserves hydriques faibles. Dans notre région, de nombreuses catégories de pelouses ont pu être mises en évidence, les facteurs principaux de différenciation étant liés au climat (températures et pluviométrie) et aux propriétés du sol (disponibilité en eau et en éléments nutritifs pour la croissance des plantes). Malgré leur capacité à accueillir de nombreuses espèces patrimoniales, ces milieux sont toutefois très menacés à l'heure actuelle par deux phénomènes principaux. L'un concerne l'urbanisation qui cherche à investir les coteaux ensoleillés propices à ces pelouses et l'autre correspond à la déprise agricole qui tend à délaisser ces terres moins productives, qui reprennent alors plus ou moins rapidement une dynamique forestière.

 

Sur le replat du sommet de Château Simon, d'anciennes pratiques agropastorales ont donné lieu à des pelouses mésophiles à sainfoin et brome dressé. Ce groupement herbacé d'intérêt communautaire, autrefois largement répandu dans la moyenne vallée du Doubs, a subi une forte régression et ne se rencontre plus qu'à Baume-les-Dames et Ougney. Sur Château Simon, ces pelouses sont nettement enclavées et menacées par l'avancée de fruticées à troène et prunellier. Plus sèche, la pelouse à phalangère rameuse et brome dressé est représentée sur les hauts de versant du coteau sud-est et en bas de versant du coteau sud-ouest. Son abandon se traduit toutefois par le développement en nappe d'ourlets thermophiles à géranium sanguin et d'une fruticée mésoxérophile à coronille arbrisseau et cerisier de Sainte-Lucie. Intérêt majeur de ce site, l'orlaya à grandes fleurs, protégée régionalement, se rencontre précisément au sein de ces pelouses. Ces milieux constituent tout simplement la dernière station franc-comtoise pour cette plante considérée autrefois comme abondante dans les environs de Montbéliard.

 

En périphérie de ces milieux ouverts, la chênaie-charmaie neutrophile qui occupe l'essentiel du site évolue dans les stations les mieux exposées vers une chênaie mésoxérophile calcicole, agrémentée d'un sous-bois plus thermophile. Le crapaud sonneur et le triton crêté trouvent ici un habitat favorable à leur reproduction. A l'opposé, une tillaie-charmaie de ravin colonise les barres rocheuses délitées des versants plus froids. Enfin, ces peuplements sont parfois pénétrés de pins ou d'acacias, provenant de plantations alentours.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'une plante protégée régionalement par l'arrêté du 22.06.92 et de quatre amphibiens protégés nationalement par l'arrêté ministériel du 19.11.07 assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.

 

 

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

 

La très faible fréquentation de ce site ne semble pas porter atteinte aux milieux naturels. En revanche, la fermeture des pelouses menace la conservation de leur cortège floristique et faunistique. De légers débroussaillages pourraient ainsi être conduits si le maintien de l'orlaya à grandes fleurs était remis en cause. Une fauche tardive et régulière (tous les trois ans) permettrait ensuite d'entretenir convenablement ces milieux, en exportant les végétaux coupés et en conservant des îlots arbustifs épars.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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