ZNIEFF 430007796
MONT JULIEN

(n° régional : 38000002)

Commentaires généraux

COMMENTAIRE GENERAL

Avant d’arriver dans le Pays de Montbéliard, le Doubs, au nord-est du département éponyme, s’écoule dans une vallée qui tend à s’élargir, en prenant une direction sud-nord. À l’entrée de la ville de Pont-de-Roide, la rivière est bordée de collines et de petits monts, séparés par des combes. C’est le cas du Mont Julien, en rive droite, petit mamelon culminant à 584 m d’altitude où le substratum, d’abord marneux en bas des pentes, devient calcaire sur la partie supérieure des versants, roche affleurant localement sous la forme de parois verticales développées.

 

Même si le contexte général reste forestier, les communautés végétales les plus intéressantes d’un point de vue patrimonial, sont constitués par les pelouses sèches qui soulignent les bordures des corniches calcaires, notamment du sud-ouest à l’est du site. Ces habitats, présents le plus souvent sur de toutes petites surfaces, accueillent des espèces peu fréquentes, dont certaines sont protégées en Franche-Comté, comme le daphné des Alpes et la coronille couronnée, cette dernière étant également considérée comme menacée en France.

 

La forêt qui s’est établie sur le Mont Julien est assez diversifiée, sous la forme de plusieurs groupements végétaux, se déclinant en fonction de la topographie, de la géologie et des sols qui en résultent. Ainsi, en arrière des rebords de corniches, un fin liséré de chênaie pubescente fait suite à des fourrés thermophiles à amélanchier à feuilles ovales et aux pelouses sèches. La partie sommitale du mont est le domaine de la chênaie-charmaie xérocline à buis, sur sols peu profonds. À la faveur des versants se développent différents groupements inféodés chacun à des conditions environnementales particulières. Les falaises calcaires alimentent des éboulis, composés de gros blocs et de pierres mal stabilisés, colonisés en adret et en situation intermédiaire par des tillaies sèches, puis, en exposition moins favorable, par l’érablaie à scolopendre. Lorsque la taille des éléments calcaires diminue, mais qu’ils restent en densité très importante dans le sol, les hêtraies ou les chênaies thermophiles prennent le relais. Enfin, la partie inférieure des pentes, sur sols plus profonds, est le domaine de la hêtraie-chênaie-charmaie (hêtraie à aspérule odorante).

Quelques zones d’éboulis fins, sur les versants, ont conservé une végétation herbacée, non couverte d’arbres. Un groupement à ibéris intermédiaire, association végétale rare en Franche-Comté, s’y est établi. Il accueille d’ailleurs la plante qui a donné son nom au groupement, espèce rare, protégée en Franche-Comté et menacée en France.

 

La faune n’est pas en reste, les corniches calcaires offrant des conditions favorables au faucon pèlerin, espèce menacée et protégée en France.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune mesure de protection n’est appliquée sur le site. La présence d’espèces protégées d’intérêt national ou régional implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêtés ministériels du 29.10.09 et du 22.06.92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Le Mont Julien, principalement boisé, est parcouru, dans sa partie inférieure, par un chemin forestier praticable, et ce, sur plus de la moitié de sa circonférence, puis par un sentier qui permet l’accession au sommet du mont. L’accessibilité du site rend donc les menaces de dégradation possibles, parmi lesquelles une fréquentation importante et des dépôts de déchets. Les éboulis graveleux sont également la cible de prélèvements.

Afin de conserver à ce site son intérêt patrimonial, il convient d’interdire tout prélèvement de graviers calcaires sur ces milieux. La fréquentation du public sera maintenue à l’intérieur des sentiers et autres chemins d’exploitation, afin d’éviter la dégradation des milieux et plus particulièrement des corniches et des pelouses. La gestion forestière passe par le maintien du peuplement en place et la limitation d’interventions trop lourdes sur les pentes, déjà soumises naturellement à l’érosion.

Commentaires sur la délimitation
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