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COMMENTAIRE GENERAL
La Montagne du Lomont s’étend au nord-est du département du Doubs, entre Baume-les-Dames et Blamont, à une altitude variant de 500 à 850 m environ. Vers l’est, elle est coupée transversalement par la vallée du Doubs, cette dernière s’élargissant progressivement depuis Saint-Hippolyte, même si le relief y est encore assez accidenté. Les versants qui l’encadrent ont toujours des pentes accusées et sont souvent coiffés de corniches dans leur partie supérieure. C’est dans cette petite région naturelle que se situe l’ensemble forestier et rupestre des Falaises du Plain du Mont et des Essarts, sur la commune de Solemont.
Les caractéristiques géomorphologiques (corniches surmontant des parois calcaires verticales, plateau plus ou moins incliné vers le sud, versants très marqués en contrebas des falaises), ajoutées à diverses expositions, sont à l’origine d’un vaste éventail d’habitats, le plus souvent boisés.
Les sols les plus superficiels et fortement caillouteux à graveleux sont occupés, en adret, par la hêtraie thermocalcicole à laîche blanche ou à seslérie et, en ubac, par la hêtraie à tilleul. Lorsque les éboulis sont composés d’éléments grossiers de plus gros diamètre (blocs), mal stabilisés, enrichis par les dérochoirs qui les surplombent, s’établit la tillaie-érablaie ou, à l’opposé en ubac, l’érablaie à scolopendre. Ailleurs, la hêtraie à aspérule s’installe au gré de conditions environnementales moins contraignantes. Elle héberge d’ailleurs une espèce protégée au niveau régional : l’hépatique à trois lobes.
Quelques localités sont occupées par des milieux ouverts : prairies mésophiles au nord de Solemont, pelouses sèches en bordure de corniche où la dalle calcaire affleure, végétation éparse dans les anfractuosités des parois verticales, par exemple. Des zones d’éboulis ouverts émaillent aussi ce grand complexe, présentant une communauté végétale particulière : le groupement à scrophulaire du Jura, habitat d’intérêt prioritaire au niveau européen.
La faune n’est pas en reste sur ce site. En effet, il accueille de nombreux oiseaux (26 espèces en totalité) et parmi eux, le faucon pèlerin, le grand corbeau, le tichodrome échelette, espèces bien inféodées à ces milieux rupestres. D’autres oiseaux sont tout aussi intéressants, comme le milan royal, considéré « en danger ».
STATUT DE PROTECTION
Un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope des « Corniches calcaires du département du Doubs » du 14.01.10 protège le faucon pèlerin, le grand corbeau et le tichodrome échelette ainsi que leur habitat et les espèces qui leur sont associées. La présence d’une espèce végétale protégée d’intérêt régional implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en, effet de porter atteinte aux espèces et au milieu qui les accueille (arrêté ministériel du 22.06.92).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Les principales menaces qui pèsent aujourd’hui sur le site sont dues principalement à la fermeture des milieux ouverts. En effet, sans activité humaine, ces milieux sont soumis à la dynamique naturelle et ont tendance à être gagnés peu à peu par des buissons, jusqu’à fermeture complète. Afin de conserver à ce site son intérêt patrimonial, il serait opportun de conduire un débroussaillage de manière douce, tous les deux ou trois ans, qui permettrait le maintien des pelouses et des ourlets thermophiles, le long des corniches, en même temps que la biodiversité. Une gestion extensive des prairies au sud du site est également à envisager. La gestion forestière respectera les peuplements en place, tout en évitant les interventions trop lourdes sur les milieux de pentes, soumis naturellement à l’érosion. Rappelons que les interventions sont interdites au printemps, à proximité des falaises, afin de respecter les sites de nidification des oiseaux rupestres.
