ZNIEFF 430007828
MARAIS ET ZONES HUMIDES DU CEBRIOT DE CHAUX-NEUVE À MOUTHE

(n° régional : 41000025)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le val de Mouthe, dans la haute chaîne du Jura, s'étend selon un axe sud-ouest/nord-est ; il est limité au sud-est par l'anticlinal du Risoux sur lequel se développe la forêt du Noirmont. Ce synclinal crétacé, surcreusé par les glaciers du quaternaire, est rempli de dépôts imperméables. Le Cébriot s'y écoule vers le nord-est et conflue avec le Doubs peu après sa source, dans un environnement de prairies amendées et ensemencées, de pâturages et de forêts. Une route longe le cours du ruisseau et des villages parsèment la vallée.

Cette zone comporte toute la mosaïque de groupements humides associés au ruisseau, entre Chaux-Neuve et Mouthe. Cette vallée présente une qualité paysagère remarquable. De plus, comme pour l'ensemble des zones humides, les fonctions de ce secteur dans le cycle de l'eau sont essentielles : rétention pendant les périodes pluvieuses, régulation des crues, auto-épuration des eaux de surface, alimentation des nappes souterraines.

Des petits groupements de bas-marais alcalins à laîche de Davall se développent à l'ouest de la zone et vers Mouthe où ils jouxtent les tourbières bombées proches. A l'ouest se trouvent également plusieurs secteurs de tourbière haute dégradée : ces hauts-marais acides, anciennement exploités et/ou drainés, sont maintenant envahis par la molinie au détriment des espèces typiques. Toutefois, on y trouve encore la linaigrette engainante, le trichophore des Alpes et l'andromède à feuilles de polium, cette dernière espèce étant protégée en France.

Quelques gros buissons de saules cendrés bordent le ruisseau, au milieu de groupements herbacés exubérants : magnocariçaies à grandes laîches (laîches paniculée et aiguë) et mégaphorbiaies à reine des prés. Ces dernières abritent localement la renouée bistorte et de beaux massifs de polémoine bleue (espèce protégée en France). Ces mégaphorbiaies ceinturent également les zones de tourbière, associées à des groupements de transition à laîche à bec dans les dépressions et à des prairies hygrophiles. Les prairies les plus intéressantes se situent près de Mouthe. Caractérisées par le trolle d'Europe et le cirse des ruisseaux, elles gardent un caractère mésotrophe (enrichissement modéré en éléments nutritifs) et conservent encore une grande richesse floristique. On y trouve notamment la scorsonère des prés et une graminée peu courante, le vulpin utriculé. A contrario, la flore des vastes prairies humides eutrophes situées plus à l'ouest est plus banale.

L'ensemble de ces milieux, riches en plantes à floraison échelonnée, constitue des habitats favorables aux insectes floricoles. C'est également le cas des pelouses mésophiles se développant sur deux collines dans le secteur du Moulin Cagnard, près de Mouthe, dont la diversité floristique est digne d'intérêt.

 

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces végétales et d'insectes protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté du 20/01/82 et 06/05/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les prairies humides situées au sud-ouest des ruines du Moulin Cagnard sont menacées d'enrésinement. Le ruisseau de Cébriot subit également des impacts anthropiques, notamment par des rejets domestiques induisant une charge organique excédentaire.

Sur l'ensemble du site, plusieurs priorités de gestion se dégagent :

- contrôler les qualités physico-chimique et biologique des eaux en maintenant le niveau élevé de qualité du cours d'eau et le caractère oligotrophe des tourbières : éviter tout épandage de matière organique, limiter l'emploi des fertilisants dans le secteur et aux alentours et maîtriser les rejets domestiques.

- préserver la qualité des habitats naturels, en conservant le fonctionnement hydrique actuel des tourbières (ni drainage, ni creusement de plans d'eau), en stoppant l'enrésinement et en maintenant une exploitation extensive des prairies et pelouses.

 

Commentaires sur la délimitation
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