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Commentaire général
Le site de la Roche du Miroir et des falaises de Cerneux-Boillon s’étend à l’ouest du village de Plaimbois-du-Miroir. À cheval sur le territoire de cette commune et de Laval-le-Prieuré, il recouvre une surface de près de 58 hectares, à une altitude variant de 520 à 860 mètres. Le relief est assez accidenté, des secteurs relativement plans alternant avec des versants très marqués, parfois coupés transversalement par de grandes barres rocheuses, bien visibles dans le paysage. C’est dans les formations géologiques que l’on trouve l’origine de la diversité de ce relief. En effet, calcaires durs et roches plus tendres, du Jurassique moyen, alternent le long des pentes, les plus fortes souvent recouvertes par des éboulis assez mal stabilisés.
Cette diversité dans le paysage est à l’origine d’une belle mosaïque de communautés végétales. Les grandes parois calcaires accueillent, dans la moindre anfractuosité qui a pu se remplir d’un peu de substrat, une végétation spécifique tout à fait adaptée à ces conditions très contraignantes. Le bord des corniches est souligné par des pelouses primaires sèches à coronille couronnée, espèce protégée en Franche-Comté. En contrebas des parois se sont établis des éboulis, nourris régulièrement par la fragmentation des roches, à la faveur des alternances gel/dégel. Une végétation thermophile s’y installe progressivement. Ces milieux accueillent une petite bryophyte, protégée dans la région : Tortella nitida.
D’autres types de pelouses colonisent les niveaux marneux, dominées par la molinie, accompagnée de la succise, de la parnassie des marais… Actuellement, elles sont souvent animées de buissons de genévrier commun et de bourdaine.
D’une façon générale sur ce site, les milieux ouverts sont en train d’être gagnés, plus ou moins rapidement, par de nombreux arbustes, à l’origine de fourrés assez denses. Sans intervention, leur fermeture est inéluctable.
En adret, les versants très pentus hébergent une forêt thermophile intéressante : la hêtraie à laîche blanche. Lorsque les pentes sont moins accentuées ou en position plane, s’établit une forêt à base de chênes, charmes et hêtres, fréquente sur ce type de substrat à cette altitude. Cependant, cette dernière est souvent remplacée par des plantations monospécifiques résineuses.
La faune n’est pas en reste. Plusieurs espèces d’intérêt patrimonial ont élu domicile dans ce site. Oiseaux, dont le faucon pèlerin, le milan royal et le grand duc, reptiles dont la rare coronelle et plusieurs mammifères dont le chamois, le chat sauvage ou encore le muscardin.
Statut de protection
Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site dans son ensemble, si l’on excepte l’arrêté préfectoral de protection de biotope (14.01.2010) pour les oiseaux rupestres et le grand duc. Cependant, la présence de deux espèces végétales protégées au niveau régional et de plusieurs espèces animales protégées en France implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêtés ministériels du 22.06.1992, 23.04.2007, 19.11.2007 et 29.10.2009).
Objectifs de préservation
Les menaces les plus importantes sur le site sont représentées par l’enfrichement progressif des pelouses qui entraîne la fermeture des milieux ouverts comme les pelouses mésophiles, malgré la pratique du pâturage intensif dans les secteurs accessibles par le bétail. Le site étant d’un grand attrait touristique, le piétinement aux abords des corniches est important.
La pelouse sommitale a été eutrophisée et correspond maintenant à une prairie. La pelouse de corniche est très envahie par les arbustes.
Afin de conserver les milieux ouverts comme les pelouses en état et de restaurer l’ensemble du site, il paraît judicieux de contenir l’enfrichement par des actions manuelles ou la mise en place de troupeaux adaptés. Les plantations de résineux sont à proscrire. Enfin, on veillera à contenir le public dans des limites qui permettront de respecter ce site et les milieux naturels qui le composent.
