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Commentaire général
Bordant la vallée supérieure du Dessoubre, en rive gauche, non loin de sa confluence avec la Reverotte, le site de la Côte de Parfondbief s’étend en partie sur les communes de Laval-le-Prieuré et de Plaimbois-du-Miroir. D’une surface d’une petite cinquantaine d’hectares, il s’étend entre 480 et 700 mètres d’altitude. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un site positionné sur des versants très accentués, d’exposition générale à l’est. Seule l’extrémité septentrionale est exposée en ubac. De nombreuses parois font apparaître les niveaux calcaires du Jurassique supérieur. Vers le sud, les pentes s’adoucissent, formées d’une alternance de roches dures (calcaires du Jurassique moyen) et de roches tendres (marnes et calcaires marneux).
De nombreuses communautés végétales colonisent ces versants, plus ou moins marqués. Dans la partie inférieure où les pentes sont relativement douces, s’établit une forêt neutrophile à base de chênes, charmes et hêtres, fréquente à cette altitude dans la région. Elle laisse rapidement la place, sur la partie plus marquée des versants, où les sols moins profonds sont chargés d’éléments grossiers, à la hêtraie à tilleul. Le haut des versants, au relief moins marqué, est le domaine de la hêtraie-sapinière neutrophile à orge d’Europe. Ces communautés forestières sont soulignées de lisières bien développées ou parsemées de petites clairières où se sont installées des communautés à grandes herbes typiques de ces milieux ouverts intraforestiers. On y recèle d’ailleurs la bardane des bois, espèce protégée en Franche-Comté, accompagnée de la belladone et de l’épilobe à feuilles étroites, dominant une strate herbacée assez dense. Au sud du site où une longue barrière rocheuse coupe la pente, s’est établie, à la faveur d’éboulis grossiers et mobiles, une érablaie à scolopendre, habitat d’intérêt communautaire prioritaire.
La conjonction de niveaux calcaires plus ou moins friables et de l’eau très présente a donné naissance à des sources incrustantes, à l’origine d’une tufière importante, autre milieu naturel d’intérêt communautaire prioritaire.
Les grandes barres rocheuses accueillent une végétation adaptée à ces conditions particulières. L’exposition du site fait que ce sont surtout des communautés végétales saxicoles sciaphiles qui se développent, composées principalement de doradille verte et de cystopéride fragile.
La faune n’est pas en reste. Plusieurs oiseaux d’intérêt patrimonial ont élu domicile dans ce site, plus particulièrement attirés par les parois calcaires : faucon pèlerin, milan royal, grand corbeau et grand duc. Le chat sauvage est un hôte fréquent de ce site.
Statut de protection
Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site dans son ensemble, si l’on excepte l’arrêté préfectoral de protection de biotope (14.01.2010) pour les oiseaux rupestres et le grand duc. Cependant, la présence d’une espèce végétale protégée au niveau régional et de plusieurs espèces animales protégées en France implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêtés ministériels du 22.06.1992, 23.04.2007 et 29.10.2009).
Objectifs de préservation
Les menaces les plus importantes sur le site sont représentées par les plantations monospécifiques à base d’épicéas, de plus en plus importantes. Les travaux qui accompagnent la gestion de ces plantations laissent des traces assez marquées (déchets, ravinement, tassement, ornières…). La falaise qui abrite le faucon pèlerin est de moins en moins visible, compte tenu de la croissance des arbres.
Afin de conserver le site en un état acceptable compte tenu de son intérêt patrimonial, il paraît judicieux de stopper toute nouvelle plantation monospécifique résineuse. On veillera également à contenir la croissance des arbres devant la falaise où nichent les oiseaux rupestres.
