ZNIEFF 430007846
FALAISES DU FAUTEUIL DE GARGANTUA

(n° régional : 31207009)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Dans la moyenne vallée du Doubs, l'incrustation de la rivière dans le faisceau bisontin rend par endroits le relief presque montagneux, avec des crêts, des monts et des cluses. A Hyèvre-Paroisse, le méandrage de la rivière se heurte en rive droite à des côtes abruptes, dominées par les falaises du Fauteuil de Gargantua. Outre son intérêt paysager, ce linéaire d'escarpements rocheux et de forêts de pente abrite des milieux et des espèces remarquables.

Les parois présentent toujours un fort intérêt patrimonial en raison de leur nature primaire et de leur fonction de refuge pour de nombreuses espèces très spécialisées. L'ampleur des contrastes hydriques et thermiques sélectionnent en effet les espèces les mieux adaptées à la rudesse des conditions écologiques régnant dans de simples anfractuosités, dont de nombreuses plantes méditerranéo-montagnardes. La flore des falaises du Fauteuil de Gargantua se distingue avec la présence de l'œillet de Grenoble, qui forme des touffes sur les vires rocheuses. En juin, la floraison de cette espèce, rare et protégée en Franche-Comté, demeure un spectacle magnifique. Par ailleurs, l'inaccessibilité de ces habitats rupestres fournit au faucon pèlerin des sites de nidification privilégiés. Ce rapace, aujourd'hui répandu dans toute la chaîne jurassienne, a pourtant bien failli disparaître en France dans les années 1970.

En surplomb de ces parois, certaines corniches accueillent la pelouse xérophile à œillet de Grenoble et fétuque des rochers, avec son cortège d'espèces remarquables. Ce gazon ras côtoie parfois les communautés d'orpins des affleurements rocheux et les buissons épars d'une fruticée thermophile montagnarde à amélanchier et nerprun des Alpes. Au pied des falaises, des cônes d'éboulis sont colonisés par une végétation hygrosciaphile, adaptée à la mobilité du substrat. Tout comme pour les pelouses de corniche et les végétations de falaise, le caractère primaire de ces formations leur confère un caractère exceptionnel.

Le reste du site est couvert par la forêt, représentée essentiellement par la hêtraie-chênaie à aspérule odorante. Certaines stations bien exposées et développées sur les sols les plus superficiels reçoivent toutefois une hêtraie thermocalcicole, s'apparentant sur les corniches à un peuplement rabougri, composé de hêtres et d'alisiers blancs tortueux et plus rarement de chênes pubescents. Outre leur intérêt communautaire, toutes ces formations constituent un refuge pour de nombreuses espèces. L'inaccessibilité des pentes les plus fortes favorise en effet la conservation d'arbres morts pour des communautés animales et végétales étroitement liées à cette ressource, beaucoup plus rare dans les forêts exploitées, et offre des zones de quiétude aux mammifères forestiers.

 

STATUT DE PROTECTION

La protection de la falaise est assurée par un arrêté préfectoral de protection de biotope qui garantit la tranquillité du faucon pèlerin en période de nidification. Les pratiques de l'escalade, du delta-plane et du vol libre y sont ainsi interdites du 15 février au 15 juin, de même que les travaux d'équipement forestier et routier dans une zone de 200 m au pied des falaises et de 50 m en retrait de leur sommet. Par ailleurs, la présence d'une plante protégée régionalement par l'arrêté du 22.06.92 assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de cette espèce et de son milieu.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Hormis le respect de la tranquillité de l'avifaune rupestre, il convient de conduire une exploitation forestière respectueuse de la haute valeur patrimoniale des groupements en place. La spécificité de ces forêts de pente plaide en faveur d'une gestion jardinatoire par bouquets ou pied à pied, voire même d'un abandon de l'exploitation pour les peuplements à faible potentialité. Enfin, les travaux d'entretien des nombreux grillages de protection doivent veiller à ne pas accumuler les végétaux coupés sur les éboulis, afin d'éviter l'accélération du boisement et la stabilisation de ces pierriers, préjudiciables à la flore de ces milieux mobiles.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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