ZNIEFF 430007853
BOIS DE LA ROCHE, FALAISES ET PELOUSES DE MONTFAUCON

(n° régional : 33207017)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

En bordure nord-occidentale des plateaux jurassiens, le relief est tourmenté par le faisceau bisontin. Cette étroite bande anticlinale, disloquée, plissée et faillée, juxtapose au niveau de Besançon plusieurs accidents géologiques majeurs, dont l'axe anticlinal qui forme la crête de Montfaucon. Dans ce dernier village, le Bois de la Roche réunit des milieux bien préservés sur les fortes pentes et les falaises vertigineuses composées des calcaires durs du Bajocien.

 

 

 

En bordure de plateau et dans le vallon du château, la fauche et le pâturage permettent l'expression de groupements mésophiles, tels que des prairies mésotrophes ou des pelouses à danthonie et brachypode penné sur les sols légèrement décalcifiés. Sur les marges, ces formations entrent en contact avec des ourlets, des fruticées et des chênaies-charmaies calcicoles, favorables à de nombreuses espèces d'oiseaux et d'insectes. Pour ces derniers, dans un cortège assez riche de papillons de jour, quatre espèces sont remarquables pour la Franche-Comté.

 

 

 

Sous le fort, de superbes parois verticales présentent un fort intérêt patrimonial en raison de leur nature primaire et de leur fonction de refuge pour des espèces très spécialisées. Ces végétaux investissent les anfractuosités où est parvenue à s'accumuler de la terre fine. Au Bois de la Roche, les très grosses fissures offrent à l'if un refuge appréciable, puisqu'en dehors de ces endroits inaccessibles, cette essence a fait l'objet d'une suppression systématique depuis des siècles. L'érosion calcaire produit également de nombreuses cavités naturelles et corniches, utilisées ici par le grand corbeau et le faucon pèlerin pour nicher.

 

 

 

Au pied des falaises, l'ablation des corniches fracturées a accumulé une impressionnante quantité d'éboulis, où se côtoient les amas de blocs métriques et les cônes mobiles de pierres et de cailloux. Malgré l'instabilité de ces substrats, des groupements végétaux sont parvenus à s'y développer. Les communautés pionnières se rapprochent de l'association à dryoptéris du calcaire et de l'association à rumex à écussons. En mosaïque, l'imbrication des plus gros blocs a entraîné une colonisation forestière par une tillaie, variant entre l'érablaie à scolopendre et la tillaie à érable à feuilles d'obier. A l'écart des activités humaines, ces habitats favorisent la conservation d'arbres morts pour des communautés animales et végétales étroitement liées à cette ressource, plus rare dans les forêts exploitées, et offrent des zones d'une grande quiétude à des mammifères tels que le chamois ou plus rarement le lynx ou des oiseaux comme le pic noir.

 

 

 

Dans la continuité, la forêt s'adapte à d'autres conditions chaotiques pour former d'autres groupements d'un grand intérêt. Les bas de versant fortement colluvionnés et confinés reçoivent la hêtraie à dentaire et la variante neutronitrophile de la hêtraie-chênaie à aspérule, aux sous-bois très recouvrants et aux futaies vigoureuses. A l'opposé, la partie supérieure du versant, garnie d'éboulis pierreux, est occupée par une hêtraie à tilleul, mélange de cépées de tilleul et de hêtres tortueux.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

Dans cet ensemble, seul la falaise est protégée par un arrêté préfectoral de protection de biotope et l'ensemble du secteur fait l'objet d'une désignation dans le réseau Natura 2000.

 

 

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

 

Hormis le respect de la tranquillité de l'avifaune rupestre, la gestion conservatoire de ce site implique la poursuite de l'entretien actuel des pelouses et des prairies et le maintien d'une exploitation forestière respectueuse de la très haute valeur patrimoniale des groupements en place. Notons que la spécificité de ces forêts plaide en faveur d'une gestion jardinatoire par bouquets ou pied à pied, voire même d'un abandon de l'exploitation pour les peuplements à faible potentialité. Enfin, la nécessaire élimination des déchets accumulés en pied de falaises (carcasses de voitures…) devra être très précautionneuse à l'égard du milieu. L'accès difficile et l'abondance des blocs grossiers plaident en faveur d'une évacuation héliportée des déchets.

 

 

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible