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Commentaire général
Le site des falaises de l’Essart de Saussaye occupe une surface d’environ 9 ha, au nord-est de la commune de Fleurey. Cette dernière, située au centre du département du Doubs, fait partie de l’interface entre les premiers plateaux du Doubs et la vallée du Dessoubre. Le relief y est assez chahuté, plateau, versants abrupts et combes alternant au gré de la nature des roches qui forment le socle de ce secteur. Très faillé, il laisse apparaître à l’affleurement des formations du Jurassique moyen et supérieur, alternant roches dures calcaires et niveaux plus tendres de calcaires marneux et de marnes. Les calcaires durs sont d’ailleurs très visibles dans le paysage sous forme de nombreuses barres rocheuses, surplombant de vastes zones d’épandage d’éboulis plus ou moins grossiers. Les falaises de l’Essart Saussaye en sont un bel exemple.
L’exposition principale du site est l’adret. Les facteurs favorisant la diversité des milieux tiennent alors davantage dans la position dans la pente, son inclinaison, la structure des éboulis et la profondeur de sol prospectable par les systèmes racinaires. Sur les parois qui barrent transversalement le site dans la partie supérieure du versant, les communautés végétales à épervière humble, composées d’espèces affectionnant les conditions sèches et chaudes comme la kernère des rochers ou encore le tabouret bleuâtre, colonisent les moindres anfractuosités. La bordure des corniches est soulignée par des rubans plus ou moins continus de pelouses primaires à laîche humble et coronille à stipules engainantes. En arrière de ces formations herbacées s’étire une chênaie pubescente clairsemée. Dès le pied de cette paroi, les pelouses sont gagnées par des fruticées thermophiles à cotonéaster et amélanchier à feuilles ovales, qui se sont développées de façon importante à la faveur de sols squelettiques. La partie inférieure de la pente où les sols sont plus profonds accueille une chênaie-charmaie neutrophile. Lui succèdent des pâturages, fréquents dans la région, à travers lesquels serpente un sentier de randonnée. Le cortège bryophytique présente également quelques espèces non dénuées d’intérêt : Grimmia teretinervis, connue, pour la France, seulement dans une bonne dizaine de stations, toutes dans le massif jurassien, et Tortella nitida, protégée en Franche-Comté.
La faune n’est pas en reste sur ce site qui accueille diverses espèces d’oiseaux dont le faucon pèlerin, le grand corbeau et le grand duc qui ont trouvé refuge dans ces grandes parois. Protégés au niveau national et inscrits sur la liste rouge des espèces menacées en France, ils bénéficient en outre, sur ce site, d’une protection supplémentaire par arrêté préfectoral de protection de biotope.
Statut de protection
Ce site présente un périmètre presque identique avec celui de l’arrêté préfectoral de protection de biotope du 14 janvier 2010 pour les oiseaux rupestres et le grand duc. La présence d’une espèce végétale protégée en France implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêté ministériel du 22.06.92).
Objectifs de préservation
Actuellement, les principales menaces qui affectent ce site concernent l’enfrichement des pelouses et, dans une moindre mesure, la fréquentation du public sur le sentier de randonnée.
Afin de conserver les milieux ouverts en état et de restaurer l’ensemble du site, il paraît judicieux de contenir l’enfrichement par des actions manuelles. Les mesures préconisées dans l’arrêté préfectoral de protection de biotope (interdiction de certains travaux ou autres usages pendant la période de nidification entre février et juin) sont suffisantes pour protéger la faune concernée à condition qu’elles soient respectées. On veillera à contenir le public dans des limites qui permettront de respecter ce site et les milieux naturels qui le composent.
