ZNIEFF 430007863
FALAISES DE LA COTE DU FRENE

(n° régional : 38000006)

Commentaires généraux

COMMENTAIRE GENERAL

Située en zone frontalière avec la Suisse, la commune de Montancy, à l’extrémité orientale du département du Doubs, recèle quelques milieux et espèces d’intérêt patrimonial indéniable. Dans cette partie de la région où le Doubs, après s’être permis une incursion dans la Suisse voisine, regagne l’hexagone, le relief est particulièrement accidenté. Vallées profondes, longs versants de part et d’autre, le plus souvent surmontés, dans la zone de rupture de pente, de belles corniches rocheuses, plateaux plus ou moins mollement bosselés où de vastes espaces ouverts sont animés par des haies et des bosquets…

Le site de la Côte du Frêne, situé à l’extrémité du territoire communal de Montancy, correspond à un secteur de plateau et de versants peu marqués qui brutalement, côté suisse, s’abaissent vers la vallée d’un ruisseau affluent du Doubs.

Calcaires durs et marnes du Jurassique supérieur en composent le substratum. Lorsque les sols qui en résultent sont peu profonds et caillouteux, ils favorisent l’installation de pelouses sèches dont les plus intéressantes, au niveau patrimonial, soulignent les corniches de la Côte du Frêne. En arrière de ces pelouses, faisant la transition avec la forêt adjacente, s’établissent des fruticées et des ourlets thermophiles. La paroi rocheuse de la Côte du Frêne s’orne d’une végétation caractéristique de ces milieux minéraux.

La forêt s’établit également aussi bien sur le versant helvétique que sur le plateau côté français. Si les bordures du plateau sont encore le siège de hêtraies thermocalcioles à seslérie, les groupements végétaux qui se partagent la partie moins accidentée du relief correspondent à la hêtraie à aspérule ou à orge d’Europe.

 

Ces communautés végétales sont également intéressantes pour la flore qui les compose et surtout pour certaines espèces ayant un intérêt patrimonial fort. C’est le cas par exemple de la gentiane de l’écluse, protégée en Franche-Comté, et de la marguerite brûlée, déterminante pour les ZNIEFF dans le département du Doubs. D’autres espèces, loin d’être inintéressantes, les accompagnent : arabette des Alpes, kernéra des rochers et saxifrage paniculée.

 

Cette corniche calcaire offre également de bonnes potentialités pour la faune. Elle héberge en effet, de même que les milieux environnants, le faucon pèlerin, le grand corbeau ou encore le milan royal et le pic noir. Le rebord de corniche à l'extrémité Sud du site se caractérise par un habitat de pelouse xéro-thermophile ouverte.

 

STATUT DE PROTECTION

Les Falaises de la Côte du Frêne sont intégrées au réseau Natura 2000 « Vallées du Dessoubre, de la Reverotte et du Doubs ». Un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope des « Corniches calcaires du département du Doubs » du 14.01.10 protège le faucon pèlerin et le grand corbeau, leur habitat et les espèces qui leur sont associées. La présence d’une espèce protégée d’intérêt régional implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en, effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêté ministériel du 22.06.92).

 

ÉTAT DE CONSERVATION GÉNÉRAL DU SITE

La hêtraie-charmaie des pentes est en libre évolution, ce qui apparaît favorable à son maintien en bon état de conservation. La pelouse du Xerobromion très fragmentaire, est en mauvais état de conservation compte-tenu de la dynamique forestière. Des travaux de débroussaillage ont été réalisés durant l'hiver 2013/2014 à l'extrémité sud du site. Le chargement de bovin de la zone pâturée pourrait être adapté afin d'améliorer sa valeur patrimoniale.

 

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Les principales menaces qui pèsent aujourd’hui sur le site des falaises de la Côte du Frêne sont dues principalement à la fermeture des milieux ouverts dans les clairières et sur la crête. En effet, sans activité humaine, ces milieux ont tendance à être gagnés peu à peu par des buissons. Sans intervention, l’enfrichement s’étend jusqu’à la fermeture complète des milieux. Afin de conserver à ce site son intérêt patrimonial, il serait opportun de conduire une gestion appropriée des sentiers de randonnée qui traversent ce secteur, en réalisant un débroussaillage périodique. Cette mesure permettrait en même temps d’assurer la pérennité des pelouses et des ourlets thermophiles, de la biodiversité et des deux espèces végétales d’intérêt patrimonial. Le maintien d’une gestion extensive sur les prairies contiguës est également à envisager. Enfin, la gestion forestière passe par le maintien du peuplement en place et la limitation d’interventions trop lourdes sur les pentes, déjà soumises naturellement à l’érosion.

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible