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COMMENTAIRE GENERAL
À l’est du département du Doubs, la rivière du même nom fait office de frontière naturelle avec la Suisse avant de s’écouler transversalement pour rejoindre le Dessoubre à Saint-Hippolyte. Durant ce trajet, le Doubs s’écoule dans une vallée encadrée de versants très marqués, souvent surmontés de corniches, le tout constitué de calcaires durs du Jurassique moyen et supérieur. Les « Falaises et Coteaux des Sapois », établis sur les communes de Montjoie-le-Château et Soulce-Cernay, en rive droite du Doubs, constituent un bel exemple de ce type de complexe. Le site occupe principalement le haut de la pente et la corniche, ainsi qu’un petit morceau du plateau situé en retrait. L’exposition joue entre l’adret et des expositions intermédiaires, voire avec l’ubac dans les micro-vallons qui traversent ce versant. Ce caractère, ajouté à la nature et à la structure des sols, est à l’origine d’un bel éventail de milieux, notamment forestiers.
L’extrême bordure de la corniche, où les contraintes environnementales sont très fortes, accueille des petites pelouses sèches. Entre ces milieux ouverts et la forêt située légèrement en retrait, et représentée ici par un fin liséré de chênaie pubescente, s’établissent des ourlets arbustifs thermophiles. Sur les versants d’adret, les éboulis fins sont occupés par la hêtraie thermocalcicole (hêtraies à laîche blanche, à seslérie et à if). En exposition plus froide, sur le même type de substrat, ces hêtraies laissent la place à des hêtraies à tilleul. Sous les dérochoirs où les éléments grossiers qui composent les éboulis sont de plus gros diamètre s’établissent des tillaies-érablaies, ou, dans les micro-vallons plus confinés, des érablaies à scolopendre. Le fond de ces vallons, souvent occupés par de petits ruisseaux à débit temporaire, est le siège de la frênaie-érablaie. La hêtraie neutrophile à aspérule odorante et la hêtraie à orge d’Europe s’établissent sur des sols moyennement profonds à profonds, souvent riches en éléments minéraux, dans les secteurs moins accidentés.
La roche verticale qui forme la falaise n’est pas totalement dépourvue de végétation. Les petites anfractuosités du rocher sont colonisées par quelques plantes, qui s’associent pour former une communauté végétale relevant du Potentillion caulescentis ou, dans la partie basse, ombragée par la forêt, du Violo – Cystopteridion.
Les clairières, dans la partie inférieure du site, sont occupées par des prairies maigres et des pâtures. Ces milieux ouverts recèlent un important cortège de papillons diurnes parmi lesquels une espèce désignée comme prioritaire en Franche-Comté : l’hespérie de la mauve. Elle est accompagnée de 26 autres espèces dont certaines inscrites au rang IV des ORGFH : gazé, céphale, soufré, virgule, actéon. Parmi les autres espèces animales qui fréquentent ce site, le faucon pèlerin reste une espèce assez emblématique de cette vallée.
STATUT DE PROTECTION
Les Falaises et Coteaux des Sapois sont intégrés au réseau Natura 2000 « Vallées du Dessoubre, de la Reverotte et du Doubs ». Un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope des « Corniches calcaires du département du Doubs » du 14.01.10 protège le faucon pèlerin, l’hirondelle de rochers et le tichodrome échelette, leur habitat et les espèces qui leur sont associées.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Les principales menaces qui pèsent aujourd’hui sur le site des falaises du Mont sont dues pour partie à la fréquentation touristique (sentier de randonnée), pour partie à la fermeture des milieux ouverts dans les clairières. Afin de conserver à ce site son intérêt patrimonial et notamment les populations de papillons, il serait judicieux d’établir des connexions avec les autres sites de cette partie de la vallée du Doubs, par exemple en travaillant sur les lisières et les bords de chemins tout en maintenant une gestion extensive sur les milieux ouverts afin de ralentir l’évolution de l’enfrichement. Maîtriser la fréquentation touristique et gérer la forêt en respectant les peuplements en place est une autre mesure à prendre en compte.
