ZNIEFF 430007870
GROTTE AUX OURS

(n° régional : 31000022)

Commentaires généraux

Etablie au pied du plateau calcaire de Romain-Uzelle, les cavités du site de la Grotte aux Ours sont creusées dans les calcaires du Jurassique moyen (Grande oolithe) dont une séquence très complète est visible au pied de la grotte dans une ancienne carrière.

 

La Grotte aux Ours présente un porche double qui devait être assez vaste à l'origine. Aujourd'hui muni d'une grille fixe à l'entrée, le réseau se compose d'une vaste galerie horizontale fossile (longueur d'environ 370 m sur une profondeur totale de 22 m) concrétionnée à ses deux extrémités. Sur la partie dominant la RD 25, 2 autres grottes sont notées (en Y et le Four) de même que celles des rivières souterraines du Seris sous la route.

 

La grotte aux Ours est remarquable par les ossements qu'elle renferme (en particulier d'ours des cavernes) et des outils paléolithiques mais le gisement a été pillé par d'innombrables fouilleurs. Son intérêt majeur actuel est conféré par la présence, en hivernage, de petites populations d'une douzaine d'espèces de chiroptères (dont le Petit rhinolophe, le Grand rhinolophe, Grand murin, Vespertillion de Bechstein, Barbastelle) conférant à cette cavité naturelle un important intérêt patrimonial (indice chiroptérologique de 86).

 

La poursuites de fouilles clandestines, la disparition de plusieurs espèces avec diminution de leur effectifs provoquées par les visites et dérangements incessant ont rendu indispensable la fermeture de la cavité par une grille scellée adaptée au passage des chiroptères. Depuis cette opération réalisée 1989 après un état des lieux, les contrôles faunistiques sont indirects. Malgré tout, cette expérience reste exceptionnelle du point de vue scientifique puisqu'elle autorise une recolonisation de la cavité par la faune en dehors de toute perturbation humaine . Comme suggéré initialement, une visite de contrôle (périodicité de 15 à 20 ans) pourra être envisagé pour en tirer les enseignements

 

Dans la partie forestière, une série de mesures de protection et de production ont été mises en place par l'Office National des Forêts, reprenant les limites actuelles de la réserves. Le traitement en futaie irrégulière par petits bouquets de ce secteur est justifié par la qualité de sa flore (présence d'espèces rares comme la Laîche maigre ou la Berle à large feuilles) ou ornementales comme le lys martagon, la jonquille, la niveole de printemps ou le muguet dont la cueillet est réglementée.

 

Commentaires sur la délimitation

La délimitation se superpose à celle de la réserve naturelle volontaire. Elle s'appuie sur la projection en surface des différentes galeries souterraines.