ZNIEFF 430007894
GROTTE-MINE DES EQUEVILLONS

(n° régional : 44000033)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Région karstique par excellence, la Franche-Comté est très riche en habitats souterrains. Qu'ils soient grottes naturelles, anciennes mines ou zones de fissure du karst, les habitats souterrains présentent toujours les mêmes caractéristiques : obscurité d'où l'absence de photopériode, variations de température atténuées, hygrométrie proche de la saturation et disponibilité alimentaire limitée.

L'intérêt patrimonial des habitats souterrains réside surtout dans leur faune extrêmement originale et spécialisée. Le groupe zoologique le mieux connu est celui des chauves-souris pour lequel 28 espèces sont dénombrées en Franche-Comté la plaçant ainsi parmi les régions les plus riches de France (34 espèces). Cette richesse s'explique par la situation de notre région placée à la confluence de différents climats (continental, océanique et méditerranéen). Toutes les espèces ne sont pas cavernicoles, mais certaines passent une partie ou la totalité de leur cycle biologique sous terre : hibernation, reproduction ou transit. Pour plusieurs d'entre elles, la période estivale, correspondant à la mise bas des femelles, se déroule dans des sites artificiels (bâti) ou arboricoles (décollements d'écorces, trous de pics).

Les terrains de chasse changent régulièrement au cours de l'année en fonction des concentrations d'insectes et ce sont les biotopes de transition qui assurent les meilleurs garde-manger : haies, cours d'eau, zones humides, lisières forestières et forêts. Il s’ensuit généralement des changements de sites, constants et étroitement liés au rythme biologique. Les distances entre ces gîtes sont variables : de 200 km pour le minioptère de Schreibers, elles n'excèdent pas 5 à 10 kilomètres pour le petit rhinolophe. Ces divers facteurs environnants ont induit, pour la plupart des espèces, une grande fidélité aux gîtes d'hiver et de mise bas.

Le plateau calcaire au sud-est de Vesoul repose sur des formations du Jurassique supérieur alors que la partie nord appartient à la corniche médio-jurassique reposant sur des calcaires plus anciens. Cette couverture calcaire favorise le drainage karstique et la formation de cavités souterraines. La grotte-mine des Equevillons est localisée au sud-ouest de Montcey. Anciennement exploitée pour le minerai de fer, elle se compose d'une principale galerie de 300 mètres de longueur (d'où partent des réseaux bas - moins de 2 mètres - mis à jour lors de l'extraction du minerai) et d'une hauteur moyenne de 4-6 mètres. Cette cavité abrite 10 espèces de chauves souris, en particulier durant la période hivernale. Les effectifs toutes espèces confondues sont d'environ 300 individus avec deux espèces majeures : le grand rhinolophe et le vespertilion à oreilles échancrées (premier site d'hibernation de la région en importance). Des connexions entre les gîtes du Plateau de Montcey et des environs ont été mises en évidence et la grotte des Equevillons accueille la population mère de grand rhinolophe de la région de Vesoul. Le rôle de cette cavité est intéressant pour le grand rhinolophe aux périodes de transit automnales et printanières. Les paysages semi-ouverts, situés dans un rayon de 2 à 4 km autour du gîte, constituent ses territoires de chasse privilégiés. L'installation de grilles de protection a permis une augmentation importante de la population de chiroptères qui, ainsi, ne subit plus de dérangement.

Avec un indice chiroptérologique de 66, l'intérêt de la grotte-mine des Equevillons est régional.

 

STATUT DE PROTECTION

L’arrêté ministériel du 23 avril 2007 assure une protection stricte des espèces et interdit la destruction ou l’altération des sites de reproduction ou des aires de repos. La grotte des Equevillons figure dans le réseau Natura 2000 avec le réseau de cavités à rhinolophes de Vesoul. Elle est également protégée par un arrêté préfectoral de protection de biotope interdisant son accès et par des grilles aux deux entrées du site.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

La grotte des Equevillons est particulièrement vulnérable d'octobre à fin mars, période durant laquelle un maximum de tranquillité de la cavité est requis. La préservation des paysages semi-ouverts proches est essentielle pour le maintien de l’intérêt de ces milieux souterrains pour les chauves-souris.

 

 

 

Commentaires sur la délimitation
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