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DESCRIPTION
Situé à l'est de Dole, entre le Doubs et la Loue, le massif de la forêt de Chaux est le deuxième ensemble forestier feuillu français par sa superficie (plus de 26 kilomètres de long sur 12 de large). Il occupe l'emplacement de l'ancien delta Aar-Doubs. Le sous-sol est composé de dépôts fluviatiles siliceux dénommés " cailloutis de la forêt de Chaux ", cimentés dans une pâte argileuse et généralement surmontés de limons. Les caractéristiques du sol et du sous-sol conditionnent ainsi l'hydrologie souterraine et de surface. Dans la partie orientale du massif, le rebord calcaire très faillé et entrecoupé d'affleurements marneux (constituant la charnière avec le faisceau de Quingey), contraste fortement avec les formations de la forêt de Chaux. Toutefois, le secteur concerné, vers le bois du Chanois, est encore installé sur un substrat imperméable sur lequel se développent des groupements marécageux et amphibies tout à fait remarquables en milieu forestier.
La délimitation de la zone circonscrit un secteur d'aulnaies et de saulaies amphibies en fond de vallon. Ces boisements marécageux de structure complexe s'étendent autour d'un réseau de mares forestières. Une végétation herbacée particulièrement originale est associée à ces points d'eau : formations pérennes à grandes laîches, communautés amphibies ou aquatiques annuelles à glycérie et lentille d'eau et populations de fougères prospérant en épiphyte sur les souches d'aulnes et les touradons de laîches. Dans ce secteur, divers types de boisements se déclinent selon les conditions édaphiques et hydriques. Sur sols marneux humides, on observe ainsi des aulnaies-frênaies à laîche espacée (en liseré autour des points d'eau), des chênaies pédonculées-frênaies-aulnaies calcicoles à laîche penchée (en développement spatial entre le réseau de mares), et enfin des chênaies mixtes calcicoles à laîche penchée, riches en essences secondaires. Les hêtraies-chênaies acidiclines, quant à elles, sont installées sur des limons à chailles. L'intérêt floristique est marqué par la présence de plusieurs espèces rares et remarquables au plan régional : le calamagrostide blanchâtre, la fougère des marais et le faux souchet (protégés dans la région) sont inféodés à ces milieux humides et marécageux. La laîche maigre, également peu fréquente, est une bonne caractéristique des forêts humides sur sol siliceux. De plus, ces contreforts de la forêt de Chaux constituent l'un des deux noyaux de répartition en Franche-Comté de l'isopyre faux-pigamon, affectionnant les situations ombragées sur sols frais
Le réseau de mares représente un biotope particulièrement favorable pour les amphibiens, qui y trouvent des lieux de reproduction adaptés. Parmi les cinq espèces recensées, bénéficiant toutes d'un statut de protection, il faut souligner la présence de la salamandre tachetée (liée aux cours d'eau de tête de bassin présentant une qualité d'eau optimale), du sonneur à ventre jaune (recherchant les mares temporaires ou les ornières pour sa reproduction) et de la grenouille agile (espèce de plaine, plutôt associée aux boisements et fourrés). Les chênaies et hêtraies se révèlent propices à la nidification du pic mar et du pic noir.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'une plante et d'amphibiens protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92 et 19/11/07).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Ce secteur forestier paraît relativement épargné par des menaces de dégradation. Toutefois, sa conservation est liée au maintien de l'intégrité des mares et de leur fonctionnement hydrique, ainsi qu'à la pérennisation et à la régénération des formations boisées amphibies. Cet objectif peut être réalisé en intervenant le moins possible sur ce type de forêt, peu productive et ne présentant qu'un intérêt économique limité. Ainsi les conditions de milieu favorables aux populations de batraciens et aux espèces palustres fragiles seront préservées.
