ZNIEFF 430009457
VALLON DES BOIS DE LA JALLONDON ET DE RANS

(n° régional : 14201004)

Commentaires généraux

COMMENTAIRE GENERAL

Situé à l’est de Dole, entre les vallées du Doubs et de la Loue, le massif de la forêt de Chaux est le deuxième ensemble forestier feuillu français par sa superficie (plus de 26 kilomètres de long sur 12 de large). Il occupe l’emplacement de l’ancien delta Aar-Doubs. Le sous-sol est composé de dépôts fluviatiles siliceux dénommés « cailloutis de la forêt de Chaux », cimentés dans une pâte argileuse et généralement surmontés de limons. Les caractéristiques du sol et du sous-sol conditionnent ainsi l’hydrologie souterraine et de surface.

 

A Plumont, le site du vallon des bois de la Jallondon et de Rans fait partie d'une série de vallons marécageux donnant sur la vallée du Doubs, régulièrement répartis sur la bordure nord du massif de Chaux. La nappe qui les alimente paraît reposer sur les argiles d'Etrepigney, substrat imperméable dont l'extension est limitée à ce secteur de la forêt. Les émergences de la nappe, généralement sous forme de suintements diffus, apparaissent souvent sur les versants et peuvent générer localement des accumulations tourbeuses de plus d'un mètre d'épaisseur.

 

Ces conditions géomorphologiques particulières concourent à une diversité importante d'habitats forestiers répartis selon le degré d’engorgement du substrat, l’acidité et le niveau trophique :

- chênaies à déterminisme édaphique, représentées par une chênaie pédonculée à molinie bleue et des chênaies pédonculées-charmaies à laîche fausse-brize ou à primevère élevée ;

- aulnaies marécageuses de divers types (à fougère femelle et ronces, à laîche allongée ou à cirse des maraîchers) colonisant les flancs et les fonds de vallées humides, sur des surfaces parfois importantes ;

-aulnaie-frênaie à hautes herbes, plus ponctuelle, restant limitée aux sols modérément engorgés.

 

Sur le plateau, les hêtraies-chênaies (acidiphiles à luzule blanchâtre et acidiclines à canche cespiteuse) revêtent un grand intérêt sur le plan botanique. En effet, les facteurs du milieu sont favorables à l’installation d’une mousse rare, d’intérêt communautaire : le dicrane vert, qui ne croît que dans des conditions d’humidité atmosphérique soutenue et permanente. Cette corticole stricte se développe sous forme de petites touffes ou de coussins isolés, surtout à la base des troncs d’essences à écorce lisse (notamment le hêtre), et toujours dans des conditions de pH acide. En France, ce taxon est en limite d’aire de répartition vers le sud et l’ouest. D’une manière générale, les populations se développent dans de vieilles forêts denses caducifoliées.

 

Enfin, il faut signaler la présence de la cordulie métallique, libellule inféodée aux eaux stagnantes ou faiblement courantes peu minéralisées (étangs forestiers, berges ombragées). Si elle est encore assez répandue en Franche-Comté, ses effectifs restent toutefois assez faibles, et elle est rare en plaine.

 

STATUT DE PROTECTION

Ce secteur est inclus dans le réseau Natura 2000 « Forêt de Chaux ».

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

La gestion sylvicole devrait favoriser l’hétérogénéité de structure de l’écocomplexe et pérenniser les différents types d’aulnaies en assurant leur régénération. Cet objectif peut être réalisé en intervenant le moins possible sur ce type de boisement de fort intérêt patrimonial, par ailleurs peu productif et ne présentant qu’un intérêt économique limité. Dans les forêts de plateau, des pratiques sylvicoles respectueuses des populations de dicrane vert devraient viser à conserver de vieux arbres (bois moyen à gros) et à assurer la conservation des sujets offrant les populations les plus significatives.

 

Les ruisseaux de tête de bassin dont la qualité des eaux est optimale, tels que ceux de la forêt de Chaux, constituent des biotopes remarquables de plus en plus rares. Il convient de conserver la qualité actuelle des eaux et les caractéristiques morphologiques et dynamiques, à la base de l'originalité de l'écosystème. Compte tenu de leur sensibilité, il faut notamment prêter le maximum d’attention à ces cours d’eau lors des travaux forestiers et les préserver de tout aménagement.

Commentaires sur la délimitation
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