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COMMENTAIRE GENERAL
Situé à l’est de Dole, entre les vallées du Doubs et de la Loue, le massif de la forêt de Chaux est le deuxième ensemble forestier feuillu français par sa superficie (plus de 26 kilomètres de long sur 12 de large). Il occupe l’emplacement de l’ancien delta Aar-Doubs. Le sous-sol est composé de dépôts fluviatiles siliceux dénommés « cailloutis de la forêt de Chaux », cimentés dans une pâte argileuse et généralement surmontés de limons. Les caractéristiques du sol et du sous-sol conditionnent ainsi l’hydrologie souterraine et de surface. Le nord-est du massif forestier se caractérise par un chevelu de ruisseaux temporaires ou permanents, dont le principal emprunte une vallée globalement orientée est-ouest entre Courtefontaine et Fraisans.
Le vallon est occupé par trois types d’habitats forestiers, tous d’intérêt européen. Les chênaies pédonculées à déterminisme édaphique s’installent sur des sols où l’alimentation hydrique est très favorable, avec une nappe devenant superficielle en hiver mais qui s’abaisse fortement durant la période de végétation ; la chênaie pédonculée à laîche fausse-brize caractérise des sols peu à moyennement acides, alors que la forme à primevère élevée, dont la flore en sous-strate est plus diversifiée, s’installe sur un substrat au pH neutre. Une formation plus sèche de type hêtraie-chênaie acidicline à canche cespiteuse s’étend à flanc de coteau.
L'intérêt de cette zone forestière est marqué par la présence du chêne chevelu sur le versant nord du vallon. Cette petite localité méconnue se trouve isolée par rapport aux noyaux principaux de peuplement rencontrés plus au sud, vers Osselle et Mouchard. Cette essence d’affinité sub-méditerranéenne présente ici ses stations les plus septentrionales. Toutefois, sa spontanéité dans le département du Doubs reste sujette à discussion. En outre, la strate herbacée comprend une espèce patrimoniale bénéficiant d’un statut de protection en Franche-Comté.
Le sonneur à ventre jaune, crapaud protégé en France, reconnu d’intérêt communautaire, est mentionné dans cette zone. Cet amphibien à caractère pionnier se contente souvent de milieux aquatiques exigus, même temporaires (ornières et mares forestières, fossés) pour sa reproduction. Enfin, les vastes massifs forestiers comme celui de Chaux constituent des habitats privilégiés pour des oiseaux comme le pic noir, hôte caractéristique des forêts matures.
STATUT DE PROTECTION
Ce secteur est inclus dans le réseau Natura 2000 « Forêt de Chaux ». En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92, 19/11/07 et 29/10/09).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Compte tenu de l’intérêt patrimonial et du contexte, la gestion sylvicole devrait favoriser des peuplements irréguliers et pluristratifiés, en conservant le sous-étage et en maintenant une trame de gros et vieux bois. Il convient de privilégier la régénération naturelle et de préserver la diversité des essences (présence disséminée du pin sylvestre, non adapté dans ce contexte). Lors de toute intervention, il conviendra de tenir compte de la fragilité des sols (sensibilité des sols hydromorphes au tassement).
Les ruisseaux tels que ceux de la forêt de Chaux, dont la qualité des eaux est optimale, constituent des écosystèmes remarquables de plus en plus rares. Sur leur parcours forestier, il convient de conserver la qualité actuelle des eaux et les caractéristiques morphologiques et dynamiques qui constituent l'originalité de l'écosystème et dont dépend la présence des espèces d'intérêt patrimonial. Il faut notamment prêter le maximum d’attention à ces cours d’eau lors des travaux forestiers et les préserver de tout aménagement.
Enfin, il faut souligner que la préservation des amphibiens passe par le maintien de points d’eau, à considérer non pas de façon isolée, mais comme un réseau (fonctionnement de type métapopulation).
