ZNIEFF 430009459
VALLEE DU RUISSEAU DU BIEF EN FORET COMMUNALE D'ECLANS

(n° régional : 14201006)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Situé à l'est de Dole, entre les vallées du Doubs et de la Loue, le massif de la forêt de Chaux est le deuxième ensemble forestier feuillu français par sa superficie (plus de 26 kilomètres de long sur 12 de large). Il occupe l'emplacement de l'ancien delta Aar-Doubs. Le sous-sol est composé de dépôts fluviatiles siliceux dénommés " cailloutis de la forêt de Chaux ", cimentés dans une pâte argileuse et généralement surmontés de limons. Les caractéristiques du sol et du sous-sol conditionnent ainsi l'hydrologie souterraine et de surface.

 

Ce site fait partie d'une série de vallons marécageux donnant sur la vallée du Doubs, régulièrement répartis sur la bordure nord du massif de Chaux, entre Eclans-Nenon et Plumont. La nappe qui les alimente paraît reposer sur les argiles d'Etrepigney, substrat imperméable dont l'extension est limitée à ce secteur de la forêt de Chaux. Les émergences de la nappe, généralement sous forme de suintements diffus, apparaissent souvent sur les versants et peuvent générer localement des accumulations tourbeuses de plus d'un mètre d'épaisseur. A Eclans, ces écoulements sont à l'origine de l'alimentation hydrique du Grand Etang, s'étendant en aval de la zone. Ces conditions géomorphologiques particulières autorisent le développement de surfaces parfois importantes d'aulnaies marécageuses de divers types, colonisant les flancs et les fonds de vallées humides : aulnaies acides sur accumulations tourbeuses de haut de versant, aulnaies à crin végétal et fougères sur limons modérément humides, aulnaies à grande laîche et populage des marais dans les terrains les plus marécageux. L'aulnaie-frênaie à grande laîches ou à scirpe des bois, plus ponctuelle, reste limitée aux sols modérément engorgés, où l'activité biologique de minéralisation est correcte malgré une nappe circulante relativement proche de la surface. Les niveaux topographiques supérieurs déterminent la venue de la hêtraie-chênaie acidiphile sous différents faciès avec la présence remarquable de Dicranum viride sur les hêtres.

 

Cette zone héberge un cortège floristique typique de ces milieux palustres et notamment la laîche faux-souchet, protégée au plan régional et la calamagrostide blanchâtre, également rare et en régression. Ces deux espèces sont strictement inféodées aux stations marécageuses ou tourbeuses ce qui les rend potentiellement sensibles à toute modification du milieu. En raison de l'humidité atmosphérique permanente engendrée par les sources, le site héberge des plantes d'affinité montagnarde, inhabituelles en plaine comme la renoncule à feuilles d'aconit (typique des milieux humides de la montagne jurassienne) qui présente ici une grande population et de la crépide des marais, généralement disséminée dans les prés tourbeux et mégaphorbiaies d'altitude.

 

Parmi les oiseaux, il faut signaler la présence du pic cendré.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

Ce secteur est inclus dans le réseau Natura 2 000 " Forêt de Chaux ". En outre, la présence d'une plante protégée confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 22/06/92).

 

 

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

La gestion sylvicole devrait favoriser l'hétérogénéité de structure de l'écocomplexe et pérenniser les différents types d'aulnaie en assurant leur régénération. Cet objectif peut être réalisé en intervenant le moins possible sur ce type de boisement de fort intérêt patrimonial, par ailleurs peu productif et ne présentant qu'un intérêt économique limité.

 

Les ruisseaux de tête de bassin dont la qualité des eaux est optimale, tels que ceux de la forêt de Chaux, constituent des biotopes remarquables de plus en plus rares. Il convient de conserver la qualité actuelle des eaux et les caractéristiques morphologiques et dynamiques, à la base de l'originalité de l'écosystème et dont dépend la présence des espèces d'intérêt patrimonial. Compte tenu de leur sensibilité, il faut notamment prêter le maximum d'attention à ces cours d'eau lors des travaux forestiers et les préserver de tout aménagement.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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