ZNIEFF 430009460
VALLEE EN FORET COMMUNALE D'OUR AUX BARAQUES DU CINQ

(n° régional : 14201007)

Commentaires généraux

 

 DESCRIPTION

Situé à l'est de Dole, entre le Doubs et la Loue, le massif de la forêt de Chaux est le deuxième ensemble forestier feuillu français par sa superficie (plus de 26 kilomètres de long sur 12 de large). Il occupe l'emplacement de l'ancien delta Aar-Doubs. Le sous-sol est composé de dépôts fluviatiles siliceux dénommés " cailloutis de la forêt de Chaux ", cimentés dans une pâte argileuse et généralement surmontés de limons. Les caractéristiques du sol et du sous-sol conditionnent ainsi l'hydrologie souterraine et de surface.

Ce site fait partie d'une série de vallons marécageux donnant sur la vallée du Doubs, régulièrement répartis sur la bordure nord du massif de Chaux. La nappe qui les alimente paraît reposer sur les argiles d'Etrepigney, substrat imperméable dont l'extension est limitée à ce secteur de la forêt. Les émergences de la nappe, généralement sous forme de suintements diffus, apparaissent souvent sur les versants et peuvent générer localement des accumulations tourbeuses de plus d'un mètre d'épaisseur. Ces écoulements sont à l'origine de l'alimentation hydrique de l'étang de l'ancien moulin, s'étendant en aval de la zone.

Ces conditions particulières autorisent le développement de surfaces localement importantes d'aulnaies marécageuses de divers types, colonisant les flancs et les fonds de vallée humides : aulnaies acides sur accumulations tourbeuses de haut de versant, aulnaies à crin végétal et fougères sur limons modérément humides, aulnaies à grandes laîches et populage des marais dans les zones les plus marécageuses. L'aulnaie-frênaie à grandes laîches ou à scirpe des bois, plus ponctuelle, reste limitée aux sols modérément engorgés. La chênaie pédonculée acidiphile à molinie, quant à elle, ne se développe qu'en conditions d'hydromorphie superficielle et temporaire.

A l'ouest du vallon, une parcelle en haut de versant abrite une mosaïque d'aulnaies marécageuses et de chênaies pédonculées à déterminisme édaphique. Les boisements marécageux, particulièrement remarquables, comprennent deux variantes originales : une aulnaie acidiphile à sphaignes, laîche étoilée et agrostide des chiens et une aulnaie-saulaie acidiphile à molinie bleue et à calamagrostide blanchâtre sur tourbe. Outre cette dernière espèce, rare et en régression, ce site héberge un cortège de plantes typiques et strictement inféodées aux milieux marécageux ou tourbeux. Parmi celles-ci, la fougère des marais et la laîche faux-souchet sont protégées au plan régional. Leurs exigences écologiques les rendent potentiellement sensibles à toute modification du milieu. Aux niveaux topographiques supérieurs, la hêtraie-chênaie acidiphile sous différents faciès est marquée par la présence remarquable de Dicranum viride sur les hêtres.
Une espèce de mousse très rare, en danger en Franche-Comté et vulnérable en Europe (Pallavicinia lyellii) pousse à proximité de la station de thélyptéris.

Le peuplement d'oiseaux est marqué par la présence du pic mar et du pic cendré.

 

STATUT DE PROTECTION

Ce secteur est inclus dans le réseau Natura 2000 " Forêt de Chaux " et en partie dans une Réserve Biologique Domaniale Dirigée. En outre, la présence de plantes protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

La gestion forestière doit viser à favoriser l'hétérogénéité de structure de l'écocomplexe et à pérenniser les formations à aulne (en situation alluviale et marécageuse). Dans la réserve, les interventions sylvicoles se limitent à la partie marginale (futaie de hêtre), dans un but de conservation du mélange naturel des essences. Le noyau central, le plus important sur le plan patrimonial mais peu productif du fait des contraintes édaphiques, est quant à lui laissé en l'état (taillis simple).
Il convient donc de maintenir la naturalité des peuplements forestiers. En effet, la pérennité des populations de Dicranum viride repose essentiellement sur la permanence de gros bois au sein des stations forestières à partir desquels il peut coloniser de nouveaux arbres. Cette permanence de gros bois doit bien sûr être considérée à une échelle spatiale limitée (celle de la parcelle) et à une échelle temporelle à long terme (existence de cycles de rotation dans les parcours sylvicoles permettant la présence constante au sein d’une même parcelle de gros bois).
Espèce des vieilles forêts, le rajeunissement (mise en lumière, réduction des arbres hôtes potentiels) des peuplements forestiers (coupe à des stades submatures) pourrait constituer un facteur de régression, de même que des récoltes trop importantes dans certaines stations de plaine (réduction du nombre d’arbres hôtes potentiels).
Eviter absolument de passer avec des engins forestiers sur les zones d’aulnaies marécageuses.

Les ruisseaux de tête de bassin tels que ceux de la forêt de Chaux, dont la qualité des eaux est optimale, constituent des écosystèmes remarquables de plus en plus rares. Il convient donc de conserver à la fois la qualité actuelle des eaux et les caractéristiques morphologiques et dynamiques en les préservant de tout aménagement.

Commentaires sur la délimitation
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