ZNIEFF 430009464
LES GOUBOTS, LA CAMUZ, LES FONTAINES ET L'ILE DU GIRARD

(n° régional : 14040003)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Après Dole, le Doubs entame la partie aval de son cours avec l'entrée dans le fossé bressan. Il s'écoule alors sur une vaste zone d'épandage alluvial tertiaire. Dans le secteur de la confluence complexe du Doubs, de la Loue et de la Clauge, qui fut une zone de tressage intense au cours des siècles passés, les terrains sont issus de la sédimentation d'alluvions grossières. Ce tronçon a subi de lourds travaux dans les années 1960 : simplification des lits du Doubs et surtout de la Loue, rectification, recalibrage et endiguement. L'un des méandres court-circuité du Doubs est devenu un bras mort qui enserre l'île du Girard.

Malgré l'impact de ces travaux (incision et déconnexion d'annexes alluviales), le Doubs a conservé un certain espace de liberté entre les digues. Il s'ensuit une diversité intéressante de milieux naturels, étroitement imbriqués et régénérés périodiquement par la dynamique alluviale : groupements aquatiques, boisements riverains, prés humides, fourrés, grèves, mortes et anciens bras. Les formations arborées sont des reliques des grandes forêts alluviales (saulaie blanche, ormaie-frênaie). En lien avec les potentialités écologiques de cette zone, la biodiversité est importante. Parmi les 270 espèces de plantes, les plus remarquables sont le jonc fleuri (protégé), l'oenanthe fistuleuse, la morène des grenouilles ou le chou noir.

L'Ile du Girard abrite un riche cortège d'insectes liés à l'eau dont les éléments originaux sont l'aeschne paisible, la grande aeschne, le gomphe très commun… pour les libellules et le cuivré des marais pour les papillons. Pour les amphibiens, 9 espèces sont inventoriées parmi lesquelles les rares sonneur à ventre jaune et triton ponctué. La basse vallée du Doubs constitue un important couloir de migration pour les oiseaux ; au Girard, 120 espèces sont observées dont 69 nichent sur le site. Les plus représentatives sont inféodées aux milieux humides et aux ripisylves avec arbres morts : gorge bleue à miroir, petit gravelot, râle d'eau, huppe faciée, pic cendré... Les rassemblements d'anatidés sont importants en période hivernale. Avec 33 espèces présentes en 1999, le potentiel piscicole est l'un des plus riches de France, mêlant des éléments de zones à truite, ombre, barbeau et brème. En 2008, seules 22 espèces ont été recensées (disparition de l'ombre commun et de la truite venant après celles, plus anciennes de l'apron ou du toxostome) en relation avec une altération de la qualité des eaux et des habitats. Le castor, mammifère emblématique en cours de re-colonisation du Doubs, pourrait trouver ici la quiétude pour sa reproduction.

 

STATUT DE PROTECTION

Ce secteur est inclus dans la zone Natura 2 000 "Basse Vallée du Doubs". L'île du Girard est classée en Réserve Naturelle Nationale depuis 1982. Enfin, la présence d'espèces protégées est à noter et la législation interdit de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés des 17/04/81, 22/06/92, 23/04/07, 6/05/07 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Cette zone est située à proximité d'axes et infrastructures (aéroport de Dole-Tavaux et autoroute A39) ce qui entraîne une compartimentation des territoires.

La richesse écologique de la zone ne doit pas occulter les problèmes de fonctionnalité de l'hydrosystème ayant pour conséquence l'isolement progressif de l'île du Girard. La gestion doit s'articuler autour de deux axes :

- respect de la dynamique alluviale naturelle grâce à la préservation d'un espace de liberté apte à limiter les conséquences physiques de l'incision du lit mineur et autoriser le renouvellement des écosystèmes pionniers caractéristiques ;

- maintien des prairies inondables exploitées de façon extensive et des boisements alluviaux.

En l'absence d'une politique cohérente à l'échelle de l'hydrosystème, comprenant également une reconquête de la qualité de l'eau, les capacités fonctionnelles de champ d'expansion des crues, d'auto-épuration et de lutte contre l'érosion resteront diminuées avec en corollaire la chute de la biodiversité et des valeurs halieutique (zone de fraie du brochet) ou cynégétique. La progression des espèces invasives est aussi à surveiller.

 

Commentaires sur la délimitation
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