ZNIEFF 430010421
GROS ETANG ET ETANG DU VOLEUR

(n° régional : 47455006)

Commentaires généraux

La région naturelle du Sundgau se caractérise par un relief mollement vallonné et par un sous-sol composé d'alluvions recouvertes par des limons. La combinaison de ces deux facteurs a permis la création d'étangs disposés en chaîne le long des cours d'eau, formant un paysage tout à fait singulier pour le Territoire de Belfort. Avec la montagne vosgienne, les étangs sont l'un des traits dominants du Territoire de Belfort. Ils sont nombreux (1500 à 2000), couvrent une superficie de l'ordre de 1200 ha et sont répartis en deux zones principales : la partie vosgienne et le Sundgau, ce dernier se prolongeant vers l'Alsace en constituant une grande région piscicole. La plupart d'entre eux ont une origine artificielle. Inclus dans ce vaste complexe humide et situés dans le Bambois, le Gros étang et l'étang du Voleur sont contigus et péri-forestiers. Avec d'autres, ils sont positionnés le long d'un chenal d'écoulement donnant naissance, en aval, à l'Écrevisse, un affluent de la Bourbeuse.

 

La teneur moyenne en éléments nutritifs et le pH plutôt basique du Gros étang et de l'étang du Voleur permettent de les qualifier de mésotrophes. Bien qu'assez artificialisés, ils constituent un bel ensemble aquatique bordé de ceintures végétales assez développées. Les rives sont colonisées par plusieurs groupements d'hélophytes ou d'hydrophytes flottantes ou immergées, répartis en fonction du degré d'engorgement des sols et du niveau de l'eau. On distingue les formations aquatiques, représentées par des potamaies, des nupharaies, des gazons immergés de charas et des formations à lentille d'eau. Les assecs périodiques induits par la sécheresse estivale ou les vidanges sont favorables à des formations herbacées très originales inféodées aux vases exondées. Les groupements palustres occupent surtout la queue de l'étang, sous la forme de cariçaies, roselières à typhas ou phragmites. Il s'agit là de lieux de nidification privilégiés pour de nombreux oiseaux aquatiques. Enfin, des formations arborescentes à base de saule, d'aulne et de frêne se développent sur le pourtour de l'étang.

 

De manière typique, ces plans d'eau montrent le rubanier rameux et la petite douve, le potamot capillaire et l'élatine à six étamines, une espèce pionnière des berges temporairement desséchées. Mais incontestablement, l'intérêt botanique de cet étang repose sur la présence de la littorelle à une fleur et de la petite naïade. La première, protégée au niveau national, colonise les berges exondées et nues soumises à une battance de type alluviale. La seconde espèce, protégée en Franche-Comté, est localisée dans la région à quelques étangs de la Bresse et du Sungdau (deux sites dans le département). Les investigations relatives aux insectes ont surtout porté sur les odonates. Au sein d'un cortège riche d'une vingtaine d'espèces, la présence de la rare cordulie à deux taches est attestée. Cette belle et rare libellule (moins de 15 stations connues en Franche-Comté) recherche les vastes plans d'eau pourvus d'une ceinture de végétation bien développée.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de deux plantes citées dans les arrêtés du 20.01.82 et du 22.06.92 assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Le Gros étang et l'étang du Voleur ne sont pas menacés à l'heure actuelle. On notera cependant que ces plans d'eau ne disposent plus de berges en pente douce, habitat le plus favorables au développement de la végétation des rives et aux amphibiens. La rive orientale est boisée gardant ainsi un aspect plus naturel. Les mesures destinées à assurer la conservation de ces étangs concernent :

- le rétablissement d'un régime de variation du niveau d'eau en privilégiant des assecs automnaux périodiques ;

- la limitation des actions générales dirigées contre la végétation, de type faucardage, susceptibles de porter atteinte à la petite naïade ;

- le déboisement des rives trop forestières pour améliorer la diversité en insectes aquatiques.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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