ZNIEFF 430010455
L'ETANG LUCIEN ET LES VAUDINS

(n° régional : 46106004)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Au sud de Pontarlier, la vallée du Drugeon occupe une large cuvette qui repose sur des dépôts glaciaires plus ou moins imperméables. Ceux-ci sont à l’origine de la formation de vastes zones humides, notamment des tourbières. Dans son ensemble, ce bassin, où les milieux juxtaposés en mosaïque se complètent, constitue une unité écologique d’une valeur exceptionnelle, unique dans toute la chaîne jurassienne et en France.

 

Plusieurs étangs s’étendent au sud de Frasne, dans la partie méridionale du bassin. Parmi ceux-ci, l’étang Lucien est reconnu pour sa grande valeur ornithologique, particulièrement en période de migration : avec 266 espèces d’oiseaux contactées au cours des 15 dernières années, cet étang est l’un des plus riches de France. Divers facteurs concourent à son attractivité : localisation le long de l'axe migratoire empruntant le pied de la Haute-Chaîne, à l'écart de secteurs urbanisés, contigüité avec un vaste ensemble de zones humides herbacées (les Vaudins, notamment) et présence de vasières exondées en fin d'été. De plus, plusieurs espèces peu communes, voire fortement menacées, y assurent leur nidification : pie-grièche grise, marouette ponctuée et vanneau huppé.

 

La végétation présente une répartition caractéristique en ceintures concentriques. Les groupements aquatiques typiques des plans d’eau montagnards, riches en potamots, sont relayés sur les berges par des formations amphibies, ponctuées de buissons de saules ça et là. Sur un sol engorgé en permanence, en bordure de l’étang, des bas-marais (alcalins et acides) et des tourbières de transition sont disposés en mosaïque. Avec l’élévation du niveau topographique, des prairies humides oligotrophes à trolle d’Europe (très riches sur le plan floristique), puis des pâtures et prairies de fauche mésophiles leur succèdent.

 

Au total, cette zone abrite sept plantes protégées en France ou dans la région, comme la laîche des bourbiers, l’œillet superbe, la renoncule grande douve et le troscart des marais, mais aussi l’utriculaire du Nord et l’ophioglosse langue-de-serpent.

 

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le site Natura 2000 « Bassin du Drugeon » au titre des Directives « Oiseaux » et « Habitats » et fait l’objet d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope en vue de la protection réglementaire des habitats d’espèces de flore et de faune protégées. En outre, les arrêtés ministériels des 20/01/82, 22/06/92 et 29/10/09 relatifs aux espèces protégées confèrent indirectement un statut de protection au milieu : il est interdit de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent. Enfin, le bassin du Drugeon dans sa globalité est désigné comme « Zone humide d’importance internationale » au titre de la Convention de Ramsar.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les zones humides (tourbières et prairies humides notamment) sont des réservoirs de biodiversité et jouent également un rôle régulateur important dans la circulation des eaux superficielles et souterraines de la région. Dans le cas du bassin du Drugeon, cet intérêt est rehaussé par la qualité exceptionnelle de cet immense secteur. Toutefois, ces habitats sont particulièrement fragiles et sensibles aux perturbations. Au cours du temps, diverses activités humaines et des tentatives d’aménagement (travaux drastiques de correction de la rivière et drainage des marais) ont porté atteinte à leur nature et à leur fonctionnement. Des opérations de restauration et de sauvegarde ont été initiées à partir de 1993 dans l’ensemble du bassin, avec la mise en œuvre de différents programmes (Life Drugeon, Natura 2000). Comme de nombreux autres secteurs, certaines parties du site ont fait l'objet de travaux de restauration au cours de ces dernières années. En effet, la préservation de la fonctionnalité hydrologique et de la qualité des eaux apparaît comme un enjeu majeur pour la conservation des habitats humides et des espèces. En particulier, la conservation de bandes tampon avec les parcelles agricoles plus intensifiées est essentielle afin d’éviter une banalisation de la flore.

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