ZNIEFF 430010456
ENSEMBLE DES MARAIS ENTRE BOUVERANS, DOMPIERRE-LES-TILLEULS ET FRASNE

(n° régional : 46106005)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Au sud de Pontarlier, la vallée du Drugeon occupe une large cuvette qui repose sur des dépôts glaciaires où alternent des couches plus ou moins imperméables. Celles-ci sont à l’origine de la formation de vastes zones humides, notamment des tourbières. Dans son ensemble, ce bassin constitue une unité écologique d’une valeur exceptionnelle, unique dans toute la chaîne jurassienne et en France.

 

Au sud du bassin, un vaste ensemble de marais s’étend entre Bouverans, Dompierre-les-Tilleuls et Frasne. Toute une gamme de tourbières acides et alcalines à des stades d’évolution variés et de forêts sur tourbe s’insère entre des prairies humides à trolle, des prairies de fauche peu fertilisées et des pelouses à gentiane printanière. L’étang Berthelot se trouve tout au sud. Les anciennes fosses d’exploitation (aux Levresses, notamment) ont été colonisées par des systèmes tourbeux secondaires particulièrement intéressants. Parmi ces communautés végétales, certaines sont en voie de disparition en France et d'autres spécifiques au Jura.

 

Le cortège d’espèces associées est particulièrement remarquable. La richesse floristique est exceptionnelle, avec 23 taxons protégés au plan national ou régional, parmi lesquels de nombreux éléments boréo-arctiques. Cette zone recèle deux des plantes les plus menacées de France (dont la saxifrage œil-de-bouc), ainsi que plusieurs espèces de rossolis, les laîches étoile-des-marais et des bourbiers, l’œillet superbe, la renoncule grande douve, la gentiane pneumonanthe, le troscart des marais, ou encore plusieurs mousses rares.

 

L'ensemble de ces milieux est particulièrement attractif pour une faune diversifiée : insectes (dont six papillons de jour ou libellules protégés), reptiles et surtout oiseaux. En effet, ces habitats majoritairement ouverts accueillent plusieurs espèces emblématiques et menacées (râle des genêts, bécassine des marais, pie-grièche grise, marouette ponctuée, courlis cendré et vanneau huppé, par exemple) pour leur nidification.

 

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le site Natura 2000 « Bassin du Drugeon » au titre des Directives « Oiseaux » et « Habitats » et fait l’objet d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope en vue de la protection réglementaire des habitats d’espèces de flore et de faune protégées. Les marais des Levresses et de l’Ecouland font partie de la Réserve Naturelle Régionale des tourbières de Frasne. De plus, les tourbières et marais de l’Ecouland sont inscrits au titre de la loi de 1930. En outre, les arrêtés ministériels des 20/01/82, 22/06/92, 23/04/07 et 29/10/09 relatifs aux espèces protégées confèrent indirectement un statut de protection au milieu : il est interdit de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent. Enfin, le bassin du Drugeon dans sa globalité est désigné comme « Zone humide d’importance internationale » au titre de la Convention de Ramsar.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les zones humides (tourbières et prairies humides notamment) sont des réservoirs de biodiversité et jouent également un rôle régulateur important dans la circulation des eaux superficielles et souterraines de la région. Dans le cas du bassin du Drugeon, cet intérêt est rehaussé par la qualité exceptionnelle de cet immense secteur. Toutefois, ces habitats sont particulièrement fragiles et sensibles aux perturbations. Au cours du temps, diverses activités humaines et des tentatives d’aménagement ont porté atteinte à leur nature et à leur fonctionnement. Des opérations de restauration et de sauvegarde ont été initiées à partir de 1993 dans l’ensemble du bassin, avec la mise en œuvre de différents programmes (Life Drugeon, Natura 2000). En effet, la préservation de la fonctionnalité hydrologique et de la qualité des eaux apparaît comme un enjeu majeur pour la conservation des habitats humides et des espèces. Dans cette zone, les atteintes concernent principalement l’enfrichement par les ligneux (la Sarre à Cordier) et l’enrichissement excessif en éléments nutritifs des groupements tourbeux et des prairies.

Commentaires sur la délimitation

Unité écologique homogène de marais et prairies humides