ZNIEFF 430010465
GOUFFRE DU CREUX A PEPE ET COTE DE CHATEAU LE BOIS

(n° régional : 33000009)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Dans la moyenne vallée du Doubs, au débouché des reliefs du faisceau bisontin, l'anticlinal de la Côte de Château-le-Bois (ou Côte des Buis) domine les formations alluviales de la plaine agricole du Doubs. Divers facteurs contribuent à donner un micro-climat de type méridional à ce coteau calcaire du Jurassique moyen : pente forte, exposition ensoleillée (orientation sud-est) et à sol caillouteux.

Les formations boisées sont largement majoritaires ; elles relèvent de la hêtraie-chênaie à aspérule (faciès dégradé à chêne et charme avec diverses espèces exotiques) et de la chênaie mésoxérophile calcicole (tendant vers une chênaie pubescente). Cette dernière est ici colonisée par une importante population de chêne chevelu. Cette espèce d'affinité sub-méditerranéenne est localisée uniquement dans ce secteur en Franche-Comté, à distance du noyau de répartition spontané de l'extrême sud-est de la France. Le sous-étage est dominé par le buis, très recouvrant. Le fragon petit-houx et la potentille à petites fleurs sont relevés notamment dans les trouées et aux bords des chemins.

Les habitats ouverts (prairies de fauche mésophiles, pelouses mésophiles et méso-xérophiles), d'extension limitée, apparaissent surtout au sud de la zone. Les pelouses sèches où la roche affleure par endroits, occupées par une association à brome dressé, constituent des milieux relictuels d'un grand intérêt patrimonial. Les conditions écologiques sévères induisent la présence d'un cortège typique et diversifié incluant des plantes protégées au plan régional. Tous ces végétaux sont capables de résister à un manque d'eau, à un sol pauvre en nutriments et à un fort ensoleillement. L'abandon des pratiques agricoles se traduit par un embroussaillement progressif, donnant des faciès où pelouses, ourlets et fruticées se répartissent en mosaïque. Toutefois, suite à un pseudo-blocage dynamique, la pelouse centrale de Verguet semble avoir très peu évolué depuis 30 ans. Elle constitue à ce titre un témoin régional particulièrement intéressant. Les ourlets et fruticées thermophiles sont dominés par le prunier de Sainte-Lucie, la coronille arbrisseau et le buis (parfois exclusif).

A ces milieux est associée une faune riche et originale. L'azuré du serpolet (papillon protégé) et l'écaille chinée se démarquent au sein d'un cortège d'insectes diversifié. Le lucane cerf-volant est lié aux vieilles chênaies. Cette vaste zone est favorable à divers reptiles inféodés à ce type d'habitats thermophiles (couleuvre d'Esculape, lézard vert).

Le Creux à Pépé correspond aussi à l'un des plus important site de transit du Doubs pour une espèce de chauve souris, ainsi qu'un site d'hivernage pour deux autres espèces.

 

STATUT DE PROTECTION

La zone est incluse dans le site Natura 2000 " Côte de Château-le-Bois et gouffre du Creux à Pépé " et le périmètre du site classé de la grotte d'Osselle l'englobe en partie. De plus le Creux à Pépé est protégé par un arrêté préfectoral de protection du biotope (15/11/1995). En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92, 23/04/07, 6/05/07 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

La conservation des pelouses et des espèces qui leur sont inféodées est étroitement liée à l'absence de fertilisation et de traitement phytosanitaire et au maintien d'éléments structurants du paysage (haies, murgers, buissons). Une proportion d'environ 25 % de fruticées et d'ourlets autorise une biodiversité maximale. Une fauche tardive est préconisée pour les zones exploitées par l'agriculture. Des actions de restauration (débroussaillage) puis un entretien régulier seraient à prévoir ailleurs. La gestion forestière devrait viser à favoriser la régénération naturelle et les mélanges d'essences autochtones en privilégiant le hêtre ainsi que les gros bois et bois morts (favorables aux insectes saproxylophages). Toutes ces préconisations vont enfin dans le sens d'un maintien de paysages semi-ouverts qui assurent des territoire de chasse privilégiés pour les chauves souris.

 

Commentaires sur la délimitation
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