ZNIEFF 430010485
ETANG DES TARTRES

(n° régional : 14039003)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La plaine de la Bresse se situe entre la bordure externe de l'arc jurassien et le Massif Central. Au cours de l'ère tertiaire, cette partie nord du bassin d'effondrement du Rhône et de la Saône était occupée par un lac au fond duquel des alluvions se sont déposées sur de grandes épaisseurs. Le retrait progressif du lac bressan a laissé place à de vastes marécages.

 

La Bresse comtoise forme une entité paysagère et culturelle homogène, constituée d'un complexe d'étangs, de prairies et de boisements humides sur des sols peu perméables, dans un relief à peine vallonné. La partie méridionale englobe sept étangs d'une valeur patrimoniale élevée en milieu forestier ; l'ensemble présente une grande cohérence sur le plan de la fonctionnalité écologique. L'origine des étangs de Bresse semble dater du XIIIe siècle. Ces plans d'eau peu profonds, le plus souvent à vocation piscicole, ont été créés par l'homme. La gestion traditionnelle a permis l'installation d'écosystèmes d'une grande valeur biologique.

 

L'étang des Tartres est un vaste plan d'eau, l'un des plus beaux de la région. De forme sinueuse et tout en longueur, il est inclus en partie dans le bois des Foulletons (forêt de feuillus de type hêtraie-chênaie-charmaie) et en contact avec des prairies et des cultures au nord. Ses eaux méso-eutrophes (non acides et moyennement riches en éléments nutritifs) sont caractérisées par la présence du potamot capillaire. Cet étang compte parmi les plus riches sur le plan floristique. Les groupements végétaux aquatiques et amphibies se répartissent selon leurs exigences écologiques : tapis de nitelles (algues vertes évoluées) au fond de l'eau, formations de potamots, de renoncule peltée sur les secteurs à exondation estivale et ceintures de roselières, surtout en queue d'étang. Diverses espèces typiques et devenues rares sont recensées : le potamot à feuilles obtuses, la châtaigne d'eau, la corrigiole des grèves, ainsi que le potamot à feuilles aiguës, la petite naïade et la naïade marine. Ces trois dernières sont protégées au plan régional.

 

Composante du réseau des étangs bressans, cette zone présente des potentialités indéniables pour l'accueil de l'avifaune nicheuse, hivernante ou migratrice. Deux espèces de libellules, le leste brun et la naïade au corps vert, trouvent leur biotope idéal dans la végétation dense et bien ensoleillée en queue d'étang.

 

STATUT DE PROTECTION

Ce secteur est inclus dans la zone Natura 2 000 " Bresse jurassienne sud ". En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés des 22/06/92 et 17/04/81).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Outre leur fonction d'habitat quasi-exclusif d'un certain nombre d'espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l'atténuation des pics de crue à l'aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (lagunage naturel).

 

La préservation de l'intégrité du milieu et de la qualité de l'eau ainsi que le contrôle du fonctionnement hydrologique sont les garants d'une bonne fonctionnalité écologique et par là même d'une bonne productivité. Dans les étangs, le maintien d'une pisciculture extensive est à encourager. L'eutrophisation du milieu serait notamment préjudiciable au maintien du potamot à feuilles de graminées. La pérennité de ces habitats est liée à la préservation des pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l'artificialisation des rives, conservation et entretien respectueux des ceintures végétales actuelles, baisse du niveau des eaux en fin d'été. L'assec périodique après la pêche est propice à la minéralisation de la matière organique. Une gestion favorisant la croissance et l'extension de la roselière pourrait améliorer la fréquentation par l'avifaune. Enfin, le maintien des essences de feuillus, l'absence de drainage ou d'assainissement permettent de préserver le niveau de diversité biologique qui caractérise les boisements périphériques.

 

Commentaires sur la délimitation
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