ZNIEFF 430010951
PELOUSES DE LA ROCHE LAHIER

(n° régional : 36104010)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

En surplomb d'Ornans, le site de la Roche Lahier est constitué d'un coteau calcaire, de falaises et de corniches, depuis lesquelles un belvédère permet d'apprécier la haute vallée de la Loue et ses différentes reculées jusqu'à Vuillafans. Cette situation de bordure de plateau bien exposée permet ainsi l'expression de nombreux groupements végétaux et la présence d'une faune et d'une flore remarquables.

 

 

 

Le sommet de la Roche Lahier est une petite zone tabulaire occupée par des pelouses, différenciées par la variation du substrat. Sur le plateau, les sols assez profonds avec de bonnes réserves hydriques accueillent la pelouse mésophile à danthonie et brachypode penné. Outre son intérêt communautaire, l'originalité de ce groupement repose sur la décalcification du sol qui permet d'accueillir une flore à tendance acide peu représentée dans le massif jurassien. L'amincissement des sols à proximité des corniches privilégie la pelouse mésoxérophile à laîche humble et brome dressé, un groupement rare et diversifié. Il héberge ici l'anémone pulsatille, une petite renonculacée ayant tendance à se raréfier en Franche-Comté du fait de sa sensibilité aux engrais et aux pesticides. Progressivement, elle entre en contact avec une autre pelouse d'intérêt communautaire, la pelouse thermoxérophile à laîche humble et anthyllide des montagnes. Formant un liseré discontinu sur la corniche, ce gazon, écorché et animé de la floraison purpurine de la très rare anthyllide des montagnes, est parfois surmonté de quelques buissons thermophiles comme l'amélanchier et le nerprun des Alpes.

 

 

 

En contrebas, les parois ensoleillées abritent un groupement dominé par l'athamanthe de Crète. Cette végétation d'affinité méditerranéenne défie la rudesse des conditions écologiques régnant dans de simples anfractuosités soumises à d'amples contrastes hydriques et thermiques. L'érosion de ces parois procure ici au faucon pèlerin les vires rocheuses dont il a besoin pour nicher.

 

 

 

Au pied des falaises, le coteau, en complète déprise agricole, présente encore quelques zones ouvertes au sein d'une fruticée à cerisier de Sainte-Lucie et coronille arbrisseau et d'une chênaie thermophile. Il s'agit d'anciennes pelouses abandonnées colonisées par un ourlet dominé par le géranium sanguin et le peucédan des cerfs. Outre sa rareté en Franche-Comté, ce groupement est très original floristiquement puisqu'il accueille notamment l'aster amelle, protégée nationalement. Par ailleurs, il constitue un habitat de prédilection pour de nombreuses espèces animales, reptiles et insectes en particulier. Parmi les plus remarquables, citons le lézard vert, la bacchante et l'azuré des cytises.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

L'intérêt du site a fait l'objet de son classement selon la loi de 1930. Par ailleurs, la présence de plusieurs espèces végétales et animales protégées en Franche-Comté ou en France assure aussi indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu (arrêtés des 22.06.92 et 20.01.82 pour les plantes, 06.05.07 pour les insectes, 19.11.07 pour les reptiles, 17.04.81 pour les oiseaux).

 

 

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

 

Hormis le respect de la tranquillité de l'avifaune rupestre en période de nidification, la conservation de ce site doit se focaliser sur le maintien des milieux ouverts. Un programme de réouverture des secteurs enfrichés du plateau et du coteau permettrait de faire régresser la colonisation ligneuse, tout en veillant à préserver les stations de plantes patrimoniales, en maintenant des lisières progressives entre les pelouses et les formations arbustives et en exportant les végétaux coupés. Ensuite, l'entretien idéal des milieux ouverts serait une fauche tardive et régulière (tous les trois ans) sur les pelouses sommitales et un pâturage extensif sur le coteau.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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