ZNIEFF 430010960
FORÊTS ET PELOUSES DE LA MONTAGNE DE LA ROCHE-MOREY

(n° régional : 44000038)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Dominant les plaines agricoles de l'ouest de la Haute-Saône, la colline (ou Montagne) de la Roche-Morey constitue une vaste entité géomorphologique au relief accidenté où des monts calcaires sont entrecoupés de combes. Cette zone marque la transition avec les plateaux limitrophes de la Haute-Marne. Les hauteurs et les versants escarpés sont essentiellement occupés par des boisements ; des activités agricoles s'exercent sur le plateau. Plusieurs habitats patrimoniaux sont observés : pelouses, pierriers et éboulis plus ou moins enfrichés, forêts de pente.

Les pelouses sèches se localisent aux lieux-dits Haut du Gros, Revers de Chésau, la Chèvre et au nord du cimetière de Saint-Julien. Ces associations de pelouses calcicoles mésoxérophiles à brome dressé et fétuque de Léman se développent à la faveur de conditions particulières (sols superficiels, pauvres en nutriments et aux réserves hydriques réduites, exposition ensoleillée). L'orobanche pourpre, plante plutôt rare, parasite de l'achillée millefeuille, y est recensée. Suite à l'abandon des pratiques agro-pastorales, l'évolution tend vers un enfrichement marqué, avec l'apparition de fourrés thermophiles.

Les lavières de Combe Missilaurent prennent l'allure d'un "pseudo-lapiaz" peu fissuré où des dalles de grande taille alternent avec des ensembles de cailloutis calcaires. L'origine de ce pierrier et de celui du "Pain de Beurre", résultant d'une exploitation ancienne, est artificielle. Le substrat permet l'installation d'un groupement typique et très spécialisé à centranthe à feuilles étroites (espèce des éboulis grossiers), qui s'enrichit parfois du polypode de Robert. Au belvédère, où la roche affleure, une flore spécifique se développe également. Vers le nord, une forêt de type érablaie-frênaie à scolopendre colonise les éboulis des pentes froides des bois de la Roche et du Buisson Brûlé. Cet habitat d'intérêt européen recèle une flore remarquable.

Sur le plateau où les conditions édaphiques sont plus favorables, les prairies sont plus intensifiées, voire mises en culture. Le réseau de haies, correspondant souvent à des murgers, reste bien conservé et connecté avec les lisières forestières.

A ces habitats diversifiés est associée une faune typique. Deux colonies comportant six espèces différentes de chauves-souris sont implantées à Morey ; la colline est utilisée comme terrain de chasse. Avec 50 papillons de jour recensés (soit les 2/3 des espèces de la région), ce site se révèle très riche et revêt un intérêt écologique majeur. L'hespérie de la mauve et l'azuré des cytises sont inféodés aux prairies maigres et aux pelouses rases. Comparativement aux pelouses jurassiennes, certains éléments emblématiques manquent, mais ceci pour des raisons purement biogéographiques. Plusieurs oiseaux remarquables sont inventoriés : pies-grièches écorcheur et grise, caille des blés, busard St-Martin, pic noir. Les vergers et vignes de Morey hébergent la pie-grièche à tête rousse et la huppe fasciée. L'œdicmène criard, particulièrement rare, était signalé par le passé. Le lézard vert est également mentionné.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/09/09, 22/06/92, 23/04/2007 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les zones ouvertes d'intérêt patrimonial sont menacées, soit par la mise en culture (ce processus est bien engagé sur le plateau), soit par la fermeture du milieu suite à l'abandon des terres (déprise agricole). De ce fait, les boisements et faciès d'enfrichement sont dominants. Il est donc nécessaire de mettre en œuvre une gestion conservatoire adaptée afin de préserver ou restaurer les secteurs de pelouse (y compris par des travaux de réouverture du milieu) et les éléments structurants du paysage, tels que les haies. L'hétérogénéité des lisières est favorable à une biodiversité élevée.

Pour les chauves-souris, les travaux de toiture et le traitement des charpentes dans les combles des maisons, les travaux de terrassement dans les souterrains et plus généralement la fréquentation humaine, la fermeture des accès des gîtes de mise bas et le dérangement constituent une menace pour la colonie. Il est aussi essentiel de préserver les territoires de chasse : la disparition des prairies, l'arasement des haies et des ripisylves, la régularisation des lisières, l'abattage des vergers, les pesticides et les avermectines (traitements sanitaires du bétail) font partie des autres causes pouvant entraîner la disparition des colonies de reproduction.

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Commentaires sur la délimitation
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