ZNIEFF 430010971
PELOUSE SUR GRIMONT

(n° régional : 46000037)

Commentaires généraux

Description

 

Au sein du massif jurassien, la Combe d'Ain constitue une région naturelle particulièrement diversifiée. Deux entités majeures peuvent être distinguées. La première est représentée par la vallée de l'Ain, qui traverse, selon une orientation nord-sud, des paysages au relief calcaire tourmenté. L'autre composante correspond à la région des lacs, dont l'origine glaciaire a permis le développement de grandes plaines marécageuses ponctuées de multiples formes de reliefs.

 

Dans la partie méridionale, la pelouse Sur Grimont s’étend sur un coteau d’exposition sud dominant la vallée de la Sirène. Un riche complexe d’habitats mésoxérophiles à xérophiles (secs à très secs) disposés en mosaïque occupe ce versant bien exposé (pelouses plus ou moins enfrichées, ourlets, dalles calcaires et falaises).

 

Plusieurs facteurs conditionnent l’installation de groupements de pelouses dans ce secteur : sols superficiels à squelettiques, réserves en eau limitées, relative pauvreté en éléments nutritifs, ensoleillement important. Sur ce site, le développement d’une association à plantain serpentant et lotier maritime, de répartition localisée dans la région, est lié à la nature marnicole du substrat. Ce groupement sur marne est soumis à des contraintes supplémentaires (fort contraste hydrique au cours de l’année, faible stabilité des sols constamment rajeunis par l’érosion, humus peu épais). La présence d’une pelouse à laîche humble et brome dressé (d’affinité montagnarde) au sommet d’une petite falaise est aussi à souligner. Ces milieux hébergent une flore typique, riche en espèces d’affinité méditerranéenne, telles que la fétuque de Patzke, sub-endémique jurassienne, et le thésium à feuilles de lin, protégé dans la région. En Franche-Comté, cette plante des pelouses calcicoles à tendance marneuse est cantonnée à la Petite Montagne et à la Combe d’Ain. Les dalles calcaires affleurantes sont colonisées par un groupement pionnier à pâturin de Baden et ail des montagnes, spécifique de l’étage montagnard inférieur du Jura central.

 

L’évolution de ces milieux en l’absence d’intervention tend vers une colonisation par les ligneux, ce qui se traduit par la présence de divers stades d’enfrichement : ourlets thermophiles, buissons, faciès préforestiers. On retrouve en particulier sur cette zone une chênaie thermophile à chêne pubescent, type de boisement rare à l’échelle régionale.

 

Ces habitats ouverts à buissonnants structurés en mosaïque hébergent une faune intéressante pour laquelle ils constituent des zones refuges, notamment au sein des groupes des insectes, oiseaux et reptiles.

 

Statut de protection

 

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence de plantes protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 22/06/92).

 

Objectifs de préservation

 

D’une manière générale, ces milieux semi-naturels subissent une régression alarmante et deviennent relictuels. Sur ce site, la déprise agricole et l’abandon du pâturage au profit de zones plus facilement accessibles constituent des menaces actives. En effet, si certains secteurs paraissent être pâturés régulièrement, une bonne partie de la zone apparaît fortement enfrichée. La fermeture rapide des habitats qui en résulte pourrait remettre en cause l’intégrité des pelouses. Un programme de défrichement des portions les plus envahies, respectueux de la sensibilité des habitats en place et préservant des lisières structurées de façon hétérogène, est tout à fait approprié ; il pourrait être utilement complété par un entretien par pâturage, même irrégulier. Toutefois, il convient de conserver des pratiques extensives.

 

Outre l’intérêt propre qu’elle présente, cette pelouse fait partie intégrante d’un réseau favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles à l’échelle de la Combe d’Ain et jouent à ce titre un rôle de corridor écologique.

Commentaires sur la délimitation
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