ZNIEFF 430010980
LES VIGNES DU ROCHET

(n° régional : 04890001)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Au sud du département du Jura, la région naturelle de la Petite Montagne se situe entre la plaine de Bresse et le cours de l’Ain. Ce territoire est ainsi dénommé d’après la fréquence des reliefs tourmentés. La structure géologique est constituée de trois faisceaux associés à deux étroites bandes de plateaux, ce qui se traduit par une alternance de crêtes et de dépressions orientées globalement nord-sud.

A l’extrême sud du département, la zone des Vignes du Rochet est établie à l’extrémité d’une éminence calcaire dominant la vallée de l’Ain. Cette portion de coteau assez pentue orientée au sud/sud-est se trouve au croisement de deux routes départementales.

Des groupements de pelouses très secs sont implantés sur ce site, à la faveur de sols superficiels très pierreux caractérisés par une faible réserve en eau et une sécheresse estivale accentuée. Malgré sa surface réduite, cette zone se démarque par son intérêt biogéographique : l’association représentée ici, typique du Jura méridional, est rarissime en Franche-Comté, puisqu’elle n’est connue que dans le secteur de Thoirette. En effet la pelouse xérophile et thermophile à bugrane naine et brome dressé, bien développée dans l’Ain, atteint ici sa limite d’extension vers le nord. Les conditions drastiques sélectionnent un cortège floristique riche en espèces d’affinité méditerranéennes, telles que la bugrane naine, dont c’est l’unique station comtoise ; cette espèce affectionne les pelouses steppiques où alternent touffes de graminées, sol nu et dalles rocheuses. La petite coronille, xérothermophile et calcicole, n’est également connue que sur cette commune dans la région. L’évolution naturelle de ces milieux tend vers une recolonisation par les ligneux, se traduisant par la présence de faciès d’embuissonnement (fourrés à buis et à genévriers) particulièrement développés en lisière.

Ce type de paysage à structure hétérogène est favorable à l’accueil d’une faune caractéristique. Le cortège des oiseaux nicheurs s’avère remarquable avec la présence du pouillot de Bonelli, de la pie-grièche écorcheur, de l'alouette lulu ou encore de l'engoulevent d’Europe, qui trouvent ici des habitats riches en insectes dont ils se nourrissent. Parmi les papillons de jour, on soulignera la présence du damier de la succise, de l’azuré du serpolet (tous deux protégés en France) et de l’azuré du genêt ; l’agreste, autre espèce en régression, n’a quant à lui pas été revu récemment. Enfin, la couleuvre vipérine est également recensée sur ce site dont les particularités correspondent à ses exigences : ce reptile exige à la fois des milieux terrestres chauds (pelouses ensoleillées, pierriers et broussailles) et la proximité d’un cours d’eau.

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Petite Montagne du Jura ». En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/10/09, 23/04/07 et 19/11/07).

OBJECTIFS DE PRESERVATION

D’une manière générale, les pelouses sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. Globalement, ces habitats présentent encore un bon état de conservation en Petite Montagne, mais les secteurs les moins accessibles ou difficiles à exploiter risquent d’être abandonnés progressivement par l’agriculture, ce qui conduirait à leur enfrichement.

C’est le cas de cette pelouse, fortement embuissonnée sur ses pourtours, et qui se trouve donc menacée de fermeture à moyen terme. Il s’ensuivrait une banalisation des milieux et un risque de disparition de la flore et de la faune patrimoniales. Compte tenu de la surface réduite de la zone et de sa topographie, une gestion consistant à contenir l'envahissement par les buis serait à envisager de façon manuelle.

Outre l’intérêt propre qu’elle présente, cette pelouse fait partie intégrante d’un réseau écologique favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles.

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible