ZNIEFF 430013625
COTEAUX SECS DES COMMUNAUX ET PLÉNESSU

(n° régional : 00000562)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Dans la partie méridionale du faisceau de Quingey, les principaux accidents géologiques ont une orientation moyenne sud-sud-ouest - nord-nord-est. A Pagnoz, le relief subit une torsion en direction du sud-ouest, formant un arc constitué des calcaires compacts à débits caillouteux du Rauracien. Sur les hauteurs, les coteaux secs et les corniches de cet anticlinal réunissent un ensemble de milieux d'un grand intérêt écologique et paysager.

Très recouvrante, la forêt se décline en plusieurs groupements conditionnés par les variations de substrat et d'exposition, même si l'exubérance du buis dans tous les sous-bois tend à appauvrir considérablement la flore typique de chaque formation. Sur les versants, les sols profonds sont occupés par une hêtraie-chênaie sèche, remplacée par une tillaie-érablaie thermophile sur les blocs moussus des zones d'éboulis mobiles. Ces deux formations de pente constituent un refuge pour de nombreuses espèces. L'inaccessibilité des pentes les plus fortes favorise en effet la conservation d'arbres morts pour des communautés animales et végétales étroitement liées à cette ressource, beaucoup plus rare dans les forêts exploitées, et offre des zones de quiétude aux mammifères forestiers. Sur le sommet, la minceur des sols convient davantage à une chênaie-charmaie mésoxérophile calcicole, se présentant comme un taillis rabougri. Enfin, la sévérité de la sécheresse et l'ensoleillement abondant de la partie méridionale du site concourent à permettre un développement épars de la chênaie pubescente, d'affinité méditerranéenne.

En imbrication étroite avec ce dernier groupement, une fruticée mésoxérophile à coronille arbrisseau et cerisier de Sainte-Lucie colonise tous les escarpements rocheux. Elle se présente comme des fourrés peu productifs dominés par le buis, parfois surmontés de quelques pins noirs tortueux. Au sein de ces buissons difficilement pénétrables, de petites ouvertures concentrent des lambeaux de pelouse mésoxérophile et d'ourlet thermophile à géranium sanguin et peucédan herbe aux cerfs. Sur les corniches brûlantes, un gazon écorché abrite trois plantes méditerranéennes strictement protégées en Franche-Comté : le gnaphale dressé et l'hélianthème des Apennins, présents tous deux dans moins d'une dizaine de stations dans la région, et le thésion divariqué, connu d'une dizaine de stations. Cette pelouse xérothermophile côtoie des communautés typiques des affleurements rocheux, constituées d'orpins et de petites plantes annuelles apparaissant très tôt au printemps. La présence d'autres espèces très spécialisées, ancrées dans les moindres anfractuosités, marque le passage vers la végétation des parois verticales ensoleillées, situées en contrebas. Bien qu'aucunes investigations faunistique n'ait été réalisée sur ce site, il semble que la qualité et l'organisation de tout ces milieux secs soient très favorable à certaines espèces de reptiles, d'insectes et d'oiseaux.

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de trois plantes citées dans l'arrêté du 22.06.92 assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

L'enfrichement avancé des pelouses de corniche nécessite de recourir à une gestion conservatoire de la partie sommitale du tiers sud du site en pratiquant des travaux légers de réouverture, en veillant à dégager en priorité les stations de plantes rares. Parallèlement, il conviendra de veiller à ce que ces opérations ne favorisent pas la fréquentation des corniches par les promeneurs, puisque la flore de ces milieux est particulièrement sensible au piétinement. Enfin, l'exploitation forestière des versants doit être respectueuse de la valeur patrimoniale des groupements en place. Notons que la spécificité de ces forêts plaide en faveur d'une gestion jardinatoire par bouquets ou pied à pied, voire même d'un abandon de l'exploitation pour les peuplements à faible potentialité.

Commentaires sur la délimitation
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