ZNIEFF 430013633
ETANG BON

(n° régional : 14037014)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La plaine de la Bresse s'étend entre la bordure externe de l'arc jurassien et le Massif Central. Au cours de l'ère tertiaire, cette partie nord du bassin d'effondrement du Rhône et de la Saône était occupée par un lac au fond duquel des alluvions se sont déposées sur de grandes épaisseurs. Le retrait progressif du lac bressan a laissé place à de vastes marécages.

 

La Bresse comtoise forme une entité paysagère et culturelle homogène, constituée d'un complexe interactif et cohérent d'étangs, de prairies et de boisements humides sur des sols peu perméables, dans un relief à peine vallonné. L'origine des étangs de Bresse semble remonter au XIIIe siècle. Ces plans d'eau, à vocation piscicole le plus souvent, ont été créés par l'homme. Leur faible profondeur et l'absence de gradient thermique autorisent le développement de la végétation sur toute la hauteur d'eau : les plantes aquatiques et amphibies se répartissent en ceintures concentriques, de la pleine eau vers les berges, selon leurs exigences hydriques (gradient d'humidité). La gestion traditionnelle a permis l'installation d'écosystèmes de grande valeur biologique.

 

Dans la partie septentrionale, l'étang Bon s'insère partiellement dans le Bois des Pilons. Ses rives ouest et sud sont en contact avec des prairies et une lisière arborée souligne son pourtour. Malgré sa taille moyenne et à l'instar de nombreux autres plans d'eau de la commune de Tassenières, il héberge un tout cortège de plantes caractéristiques de ces milieux humides faiblement ou non acides et moyennement riches en éléments nutritifs. De grands hélophytes soulignent la bordure immédiate de ce plan d'eau, recouvert en partie par la châtaigne d'eau : oenanthe aquatique, massettes à larges feuilles et à feuilles étroites, laîche vésiculeuse. Cependant, les espèces les plus remarquables se rencontrent sur les berges dénudées, soumises à des fluctuations des niveaux d'eau : c'est le cas du souchet de Micheli et de l'élatine à trois étamines, toutes deux protégées au plan régional. Ces plantes rares côtoient l'élatine à six étamines, le pourpier des marais et les scirpes épingle et maritime, également peu fréquentes dans la région.

 

Composante du réseau des étangs bressans, cette zone revêt également un grand intérêt pour l'avifaune (notamment pour les oiseaux paludicoles), qui trouve dans ces habitats imbriqués des lieux de reproduction et d'étape migratoire.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'une espèce végétale protégée confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Outre leur fonction d'habitat quasi-exclusif d'un certain nombre d'espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l'atténuation des pics de crue à l'aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (absorption de quantités massives par la végétation en été).

La préservation de l'intégrité du milieu et de la qualité de l'eau ainsi que le contrôle du fonctionnement hydrologique sont les garants d'une bonne fonctionnalité écologique. Dans les étangs, il convient donc d'encourager la poursuite d'une pisciculture extensive. En effet, l'eutrophisation serait notamment préjudiciable au maintien du cortège floristique inféodé à ces milieux. La pérennité de ces habitats est liée à la préservation des pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l'artificialisation des rives, conservation et entretien respectueux des ceintures végétales actuelles, baisse du niveau des eaux en fin d'été. L'assec périodique après la pêche, quant à lui, favorise la minéralisation de la matière organique et le rajeunissement du milieu. Enfin, le maintien de pratiques extensives, l'absence de drainage ou d'assainissement permettent de préserver le niveau de diversité biologique qui caractérise les prairies et boisements périphériques.

 

 

 

 

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