ZNIEFF 430013635
ETANG ROUGE

(n° régional : 14037016)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La plaine de la Bresse s'étend entre la bordure externe de l'arc jurassien et le Massif Central. Au cours de l'ère tertiaire, cette partie nord du bassin d'effondrement du Rhône et de la Saône était occupée par un lac au fond duquel des alluvions se sont déposées sur de grandes épaisseurs. Le retrait progressif du lac bressan a laissé place à de vastes marécages.

 

La Bresse comtoise forme une entité paysagère et culturelle homogène, constituée d'un complexe interactif et cohérent d'étangs, de prairies et de boisements humides sur des sols peu perméables, dans un relief à peine vallonné. L'origine des étangs de Bresse semble remonter au XIIIe siècle. Ces plans d'eau peu profonds, à vocation piscicole le plus souvent, ont été créés par l'homme. La gestion traditionnelle a permis l'installation d'écosystèmes de grande valeur biologique.

 

En bordure de la route D475, l'étang Rouge, de forme allongée, appartient au vaste complexe d'étangs de la forêt d'Amont. Il tire vraisemblablement son nom du substrat, composé de cailloutis ferreux dans une matrice argileuse. La végétation palustre, discontinue, se répartit sous forme de massifs de roseaux associés à des stations de scirpe des lacs. Cet étang présente une faible accumulation de matière organique, qui se traduit par une productivité moindre mais lui confère une grande richesse floristique. Cette zone héberge en effet des espèces rares et menacées, dont trois protégées au plan régional : la naïade marine, le scirpe mucroné et l'élatine à trois étamines. Ces deux dernières appartiennent au cortège des plantes inféodées aux berges d'étang exondées en fin d'été, à caractère pionnier et héliophile. D'autres espèces peu fréquentes dans la région confirment cet intérêt botanique : l'élatine à six étamines, le calamagrostide blanchâtre, le faux nénuphar et le gnaphale blanc-jaunâtre.

 

Composante du réseau des étangs bressans, cette zone revêt également un grand intérêt pour l'avifaune (notamment pour les oiseaux paludicoles), qui trouve dans ces habitats imbriqués des lieux de reproduction et d'étape migratoire. Les roselières denses et inondées constituent le biotope de prédilection du blongios nain, probablement nicheur sur le site de façon occasionnelle. La Bresse constitue un bastion pour ce petit héron en régression alarmante.

 

STATUT DE PROTECTION

Ce secteur est inclus dans la zone Natura 2 000 " Bresse jurassienne nord ". En outre, la présence de plantes protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92 et 17/04/81).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Outre leur fonction d'habitat quasi-exclusif d'un certain nombre d'espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l'atténuation des pics de crue à l'aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (absorption de quantités massives par la végétation en été).

 

La préservation de l'intégrité du milieu et de la qualité de l'eau ainsi que le contrôle du fonctionnement hydrologique sont les garants d'une bonne fonctionnalité écologique. Dans les étangs, il convient donc d'encourager la poursuite d'une pisciculture extensive. En effet, l'eutrophisation serait notamment préjudiciable au maintien du cortège floristique inféodé à ces milieux. La pérennité de ces habitats est liée à la préservation des pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l'artificialisation des rives en particulier, baisse du niveau des eaux en fin d'été et assec périodique (favorisant la minéralisation de la matière organique et le rajeunissement du milieu). L'entretien respectueux des roselières et une gestion favorisant leur croissance seraient de nature à augmenter l'intérêt pour les oiseaux et à fidéliser le blongios nain. Enfin, le maintien des essences de feuillus, l'absence de drainage ou d'assainissement permettent de préserver le niveau de diversité biologique qui caractérise les boisements périphériques.

 

Commentaires sur la délimitation
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